Avant d’arriver ici, je me demandais comment allais se dérouler mon anniversaire, loin de ma famille et de mon pays, alors que cela ferait à peine plus de 2 mois que je serais là. Au vu des différentes choses qui se sont enchaînées, je n’aurais jamais pu imaginer tout ça. Bien-sûr, je parle de « folle semaine » mais je vous rassure, point d’orgies ou de beuveries à répétition, juste un enchaînement de situations vraiment géniales auxquelles je n’aurais pas osé penser. Comme quoi :
Cessons d’essayer d’imaginer notre vie car la vie a beaucoup plus d’imagination que nous !
François Truffaut
Mardi 17 mars : colis de France et 5 à 7 en bonne compagnie
Et oui, je suis née le jour de la Saint Patrick ! Mais pas de vert en vue pour aujourd’hui, je n’ai aucun vêtement de cette couleur. Heureusement que je ne suis pas en Irlande, car sinon je me ferais pincer toute la journée !
Ce matin, quand je me lève, j’ouvre le colis que j’ai reçu de mes parents pour le petit déjeuner. Deux très jolies cartes, des mots pleins d’amour et un colis rempli de bonnes choses : un livre que je leur avais demandé, une tablette de chocolat au lait et aux noisettes (mon préféré !), un saucisson d’Auvergne « Label Rouge » et un morceau de vieux Comté sous vide ! Wow ! Génial ! C’est vrai qu’ici les fromages me manquent parce qu’ils sont très chers et les fromages québécois que j’ai testé jusqu’à présent n’étaient pas terribles. Du coup, pour le petit déj’, ce sera tiercé ! Je mange du pain avec un peu des trois. Quel délice* !
*Quel délice : je sais, nous n’avons peut-être pas la même définition du délice à 7h du matin… Mais pour moi que ça ne dérange pas du tout de manger salé au petit déjeuner (omelette, jambon en passant par le pâté… mais tout de même pas la choucroute ou le cassoulet quand même !), c’est un repas de roi. Quand on vit en France, on ne s’imagine pas la chance que l’on a d’avoir autant de si bons produits ! Ici, ce n’est pas facile d’avoir du bon fromage (j’ai notamment en tête un fromage dit « de chèvre » en bûche, non affiné, qui a plutôt un goût de « Carré frais » que de chèvre, pour ne citer qu’un exemple) ou de bonnes rillettes par exemple (j’en ai trouvé qui se rapprochent des rillettes de canard, mais c’est loin d’être parfait). Donc si vous allez voir des Français à l’étranger, apportez-leur ce qui nous manque le plus : du fromage, du bon vin et du saucisson (ou du pâté) !
Pour fêter mon anniversaire, j’ai fait des muffins que je distribue dans la journée à mes camarades de cours et mes professeurs (j’ai 6h de cours aujourd’hui). Ce qui donne lieu à quelques situations cocasses et de bons fous-rires.
Le soir, c’est le « 5 à 7 » du NEMO*, au Baromètre, le bar de l’université. On en profite pour boire à ma santé.
*NEMO : l’association étudiante de l’ISMER (la partie de l’université consacrée à l’océanographie où je travaille).
Je rentre chez moi tranquillement et je me mets à travailler (j’ai pas mal de boulot en ce moment). Mes colocs me souhaitent tous chacun à leur tour un joyeux anniversaire.
Mercredi 18 mars : oral blanc de devis de recherche et on fête mon anniversaire avec le labo
Ce matin, je porte la dernière main à mon oral et répète une dernière fois la présentation de mon devis de recherche que je dois présenter devant tous les membres du labo où je travaille, cet après-midi, pour un premier galop d’essai et voir quelles améliorations on pourrait y apporter.
Une fois devant tout le monde (une dizaine de personnes, avec 2 de mes 3 directeurs de recherche), je bafouille un peu au début mais ça se passe bien. Puis on passe une bonne heure à regarder diapo par diapo pour corriger tout ce qui pourrait être amélioré. Une autre camarade du labo, Angy, passe à ma suite…
A la fin, on va tous à la salle de pause pour manger un petit bout de gâteau qui a été fait par Angy à l’occasion de mon anniversaire et on boit un verre (de jus de fruit !) ensemble.
Puis chacun retourne à son travail (moi y compris).
Jeudi 19 mars : une soirée de St Patrick de malade
Je travaille normalement la journée, comme d’habitude.
Le soir (à l’occasion de la fête étudiante du jeudi), il y a un groupe qui vient jouer de la musique irlandaise au Baromètre (Baro de son petit nom) à partir de 21h. Comme j’avais du travail en cours, le temps que je finisse, j’arrive au Baro un peu en retard et je manque leurs 3 premières chansons. Mais je ne regrette pas d’être venue : le groupe est vraiment bon et il y a une ambiance de malade devant la scène. Je retrouve mes amies argentines et vénézuéliennes qui me donnent un collier avec un trèfle vert, pour pouvoir au moins être un peu dans la tenue de l’occasion. Nous dansons toutes les 5 sur la musique, c’est très sympa et je m’amuse bien.
J'ai mon trèfle vert ! (merci July de m'avoir donné le tien) ; les "Irish Bastards", un excellent groupe qui a mis une ambiance de folie
Un très court extrait vidéo pour vous donner un aperçu de ce que fut la soirée
Je me rapproche un peu de la scène et je vois les autre se bousculer un peu comme pour les « pogos » de concert de métal (mais en moins violent). D’abord intimidée, je n’ose pas trop me lancer dans la mêlée… Puis je finis par y aller franchement, trouvant petit à petit quelle est la bonne hauteur pour mettre ses coudes afin de se protéger, comment rentrer dans la mêlée sans se faire refouler tout de suite, etc… Et je m’amuse comme une folle ! Ceux qui sont au premier rang devant les musiciens en prennent un peu cher pour leur dos, ils ont un pied sur le rebord de la scène pour se stabiliser et résister aux coups de boutoir qui viennent de derrière… Je me fais balloter de droite, de gauche, repousse des gens qui m’arrivent dessus, en retiens certains de tomber… me prenant quand même quelques coups au passage, mais légers (la preuve, c’est que même si je marque facilement, le lendemain, je n’ai aucun bleus). Même si ça « pogotte » dans tous les sens, c’est quand même bon enfant car plusieurs fois j’ai été récupérée de justesse par une main secourable qui m’a empêchée de tomber, ou quelqu’un qui m’est arrivé dessus un peu fort s’est excusé… Il n’empêche qu’à un moment donné, j’ai eu une grosse frayeur : tout d’un coup, à cause d’un coup de coude mal placé, mes lunettes ont volé !
Horreur ! M’accroupissant immédiatement dans l’obscurité presque complète, étant presque aveugle (je vous rappelle que je suis super myope), je cherche à tâtons mes lunettes en priant le dieu des binoclards que mes lunettes ne finissent pas sous le pied d’un fêtard. Quelques longues secondes passent, pendant lesquelles je tâtonne autour de moi. C’est d’ailleurs un miracle, après coup, que personne ne m’ait marché dessus ! Comme ça ne donne rien, je change de tactique : j’essaie de repérer un éventuel éclat de la lumière sur mes verres. Les gens s’étant un peu écartés, je parviens à distinguer très vite mes verres et la monture, que j’attrape dans un geste proche de celui du noyé qui voit une main secourable qui lui est tendue…
Je vais ensuite dans le couloir, bien éclairé et beaucoup moins populeux, pour re-clipser mes verres sur leur monture, et reprendre mes esprits après la grosse frayeur que je viens de vivre. Parce que si mes lunettes sont cassées, je suis vraiment mal ! Il faudra que je mette mes verres solaires en attendant qu’elles soient refaites. Imaginez la galère en hiver, avec le peu de luminosité qu’il y a parfois, et les autres qui vont me regarder d’un œil bizarre en me voyant avec des lunettes de soleil, même à l’intérieur… Encore une raison supplémentaire pour que j’achète des verres de contact ! L’autre étant de pouvoir voir quelque chose quand je fais du plein air sans avoir la buée de mon souffle qui gèle sur mes lunettes…
Puis je me relance dans la mêlée, mais en faisant doublement attention cette fois-ci !
Puis certains comment à se faire porter sur les mains de la foule présente devant la scène (body surfing). Et autant on voit que certains l’ont voulu, autant certains semblent être soulevés de terre un peu contre leur volonté ! Ils passent de main en main, chacun essayant de les soutenir comme il peut, pour éviter une chute qui serait assez douloureuse vu la hauteur. Ils rasent tout de même d’un peu près (voire embrassent carrément) les projecteurs qui sont au plafond car ce dernier est vraiment bas… Même un des musiciens du groupe s’y met, et il est ramené sans dommages jusqu’à la scène. Scènes de malades qui me font envie, surtout quand je vois qu’on en soulève certains parce que leurs potes ont dit que c’était leur anniversaire. Malheureusement, je n’ai pas encore vraiment de potes à qui je pourrais demander ça… Quoi que… Je vois Gauthier, que je connais un peu, et je lui fais part de mon envie, parce qu’en plus ça serait à l’occasion de mes 30 ans… Moins de 2 secondes après, le voilà qui se tourne vers ses potes et qui rugit :
Les gars, on la soulève, c’est son anniversaire !
Gauthier
Me voilà empoignée par 6 gars, qui me soulèvent de terre avec une facilité déconcertante, et je me retrouve propulsée en hauteur. Génial !!!! Je passe de main en main, embrasse moi aussi les projecteurs… Comme c’est amusant d’apercevoir les gens depuis le dessus ! Je vois l’ensemble de la scène un peu comme si j’étais hors de mon corps vu que je me trouve bien au-dessus de toute la foule. Cela dure 10, peut-être 15 secondes… ou plus… Je ne saurais dire, tellement les sensations sont fortes et que le geste de Gauthier et ses potes me touche. Puis finalement je suis redescendue en douceur… Je ne pouvais pas rêver mieux ! Quand je vous dis que la vie a plus d’imagination que nous !
Le groupe a continué à jouer encore quelques chansons, acclamé par une foule en délire à la fin de chaque chanson. Quand ils ont arrêté de jouer, je suis allée me coucher, parce que c’est bien gentil de faire la fête mais il faut encore que je travaille vendredi et il y a « cabane à sucre » prévue le soir…
Vendredi 20 mars : cabane à sucre
Nous sommes environ 140 à être réunis sur les marches du perron de l’UQAR, nous faisant répertorier par nos associations étudiantes respectives, avant de monter dans les traditionnels bus scolaires jaunes. Puis nous voilà partis vers la Ferme d’Astous, à un peu plus d’1h de bus d’ici, entre Mont-Joli et Matane, légèrement à l’intérieur des terres.
Quand nous arrivons, petite déception pour un certain nombre d’entre nous : où est donc la cabane en bois rond (rondins) que nous avions en tête ? Puis nous revenons vite à l’évidence : pour contenir une cuisine et plus de 140 convives, une cabane en rondins est tout simplement hors de propos…
Quand nous arrivons, petite déception pour un certain nombre d’entre nous : où est donc la cabane en bois rond (rondins) que nous avions en tête ? Puis nous revenons vite à l’évidence : pour contenir une cuisine et plus de 140 convives, une cabane en rondins est tout simplement hors de propos…
Nous rentrons et nous installons chacun proche de nos amis respectifs sur les grandes tablées qui sont à notre disposition. Comme le souper ne va pas être servi tout de suite, on trouve à s’occuper : certains vont marcher dehors, d’autres jouent aux cartes… De mon côté je vais jeter un coup d’œil à la grande cuve où de l’eau d’érable* est mise à chauffer.
L'évaporateur où la sève est mise à chauffer et où le chauffage va provoquer des réactions chimiques qui font le goût caractéristique du sirop d'érable
Et c’est vraiment très loin de l’idée que je me faisais de ce qui sort d’un érable : c’est tout pâle et presque transparent ! J’avais dans la tête le sirop d’érable, ce qui est un peu idiot quand on y pense car c’est la sève de l’érable qui est récupérée par l’acériculteur**. Quand on sait qu’il faut 40L d’eau d’érable pour faire 1L de sirop d’érable ! Soit la récolte de 2 arbres… Je comprends mieux alors pourquoi je trouvais que le sirop d’érable n’était pas donné.
*eau d’érable : sève de l’érable qui est récoltée. Le liquide est transparent légèrement opalescent. On voit que ce n’est pas de l’eau ordinaire ! En fait, à l’automne, l’arbre produit ses propres réserves d’amidon qui vont agir comme antigel pour les racines de l’arbre l’hiver. Au printemps, quand il a y un dégel, l’eau pénètre dans les racines et « l’eau sucrée » se met alors à circuler dans tout l’arbre (préparant la sortie des feuilles) alors que le bois se dilate. La forte pression que subit l’eau dans le bois explique qu’elle jaillisse lorsque l’on perce un trou dans l’écorce.
**acériculteur : le nom vient du nom de genre en latin de l’érable : Acer. C’est donc celui qui a une érablière et récolte l’eau d’érable pour la transformer en sirop d’érable.
Gentiment, le propriétaire nous propose de nous montrer comment il fait pour percer les arbres et installer le seau. Vous vous doutez qu’avec ma curiosité habituelle je suis emballée ! Il va donc chercher un petit maillet, une tarière, des gouges creuses appelées « chalumeau » et un seau. Puis il nous emmène à l’extérieur où il nous fait la démonstration sur quelques arbres. D’abord il creuse un trou dans l’écorce avec la tarière (pas plus de ¾ de pouce, soit à peine 2 cm) puis il y insère le « chalumeau » qu’il finit d’enfoncer avec quelques coups de maillet. Et là… rien ne coule ! C’est normal, il fait un peu trop froid en ce moment*… Il finit sa démonstration en nous montrant comment accrocher le seau au petit crochet intégré au « chalumeau » et nous donne quelques explications sur la récolte de l’eau d’érable. Lui, parce qu’il n’en a pas beaucoup (il fait ça en complément de ses vaches), installe des seaux à chaque arbre. Mais pour les érablières qui sont très grandes, ce sont des tuyaux qui sont reliés entre eux et à chaque arbre, dans lesquels la sève coule toute seule de l’arbre à une cuve de stockage.
*il fait un peu trop froid en ce moment : pour que la sève coule, il faut que les températures soient positives la journée et négatives la nuit. Or en ce moment, rares sont les jours où la température dépasse les 0°C dans la journée, la sève ne peut donc pas monter dans l’arbre. Heureusement, il y a eu quelques jours de dégels quand même, nous pourrons donc manger nos tires d’érable sur neige !**
** tire d’érable sur neige : du sirop d’érable encore tiède est versé en « langues » sur des sortes de tables un peu spéciales recouvertes d’une épaisse couche de neige. Chacun prend ensuite son bâton pour enrouler ce qui a durci sur la neige et se faire une délicieuse sucette au sirop d’érable. Un délice !
Mise en place du seau pour récolter la sève. Mais aujourd'hui, il fait trop froid : la sève ne coule pas et il est vide !
Je vais me balader un peu avec une amie puis nous retournons à l’intérieur pour attendre l’heure où sera servi le repas. On bavarde, on discute, on plaisante. Puis vient l’heure où ils sonnent le rappel pour le service. Et là c’est fou la file d’attente qui se met en place pour se faire servir devant la partie cuisine de la salle. Ça sent bon, et c’est bon ! Je n’ai plus en tête tous les noms des plats qu’il y avait, mais c’était du Québécois pure souche ! Le tout arrosé d’une bonne rasade de sirop d’érable…
Puis les musiciens qui avaient amenés leurs instruments se rassemblent pour faire un « bœuf » dans un coin de la salle. Beaucoup se réunissent autour d’eux pour profiter de la belle musique qui sort de tous ces instruments réunis. Il ne manque plus qu’un feu dans une cheminée ! Je ferme les yeux et profite de ces instants précieux… quand je ne les ouvre pas pour mitrailler l’assistance de photos !
Arrive enfin le moment tant attendu de la tire d’érable sur neige. Tout le monde se place dehors autour des tables de neige et c’est la ruée vers l’or épais et sucré quand le propriétaire passe à chaque table pour déposer du sirop d’érable en belles languettes sur la neige bien blanche. Ça se bouscule un peu, chacun voulant savourer ce délice dès la première tournée. On rigole, on se pousse un peu du coude, certains galèrent à enrouler leur languette dorée autour de leur bâton… On entend des « Mmmmm » d’un peu partout, des sourires illuminent les visages… Et c’est reparti ! Déjà un deuxième passage, puis un troisième… wow, je ne sais plus combien de fois il est passé, mais chacun en a eu son compte, jusqu’à s’en donner mal au ventre pour certains… Pour ma part, j’ai dû en manger 5 ou 6, ce qui est déjà pas mal. Mais c’est tellement bon ! J’aime particulièrement quand je viens juste d’enrouler ma languette de sirop d’érable partiellement solidifiée autour de mon bâton. Non seulement c’est super joli avec tous les cristaux de neige qu’il y a dessus, mais en plus le goût est vraiment très bon, différent de celui que j’ai ensuite dans la bouche… D’où une question métaphysique : la neige aurait-elle un goût ?
Je passe une bonne partie du reste de la soirée en compagnie de Louise à discuter avec des gars du coin et le frère du patron, dans la pièce où il y a l’évaporateur pour la sève d’érable (je vais sentir l’érable en rentrant chez moi !).
Alors que je m’étais absentée un moment pour aller voir d’autres amis dans la grande salle, Louise m’apprend qu’elle a fait un tour en motoneige* ! Hey ! J’aimerais tellement faire un tour là-dessus moi aussi ! J’en parle aux gars présents ici et Mickael me propose gentiment de me prendre en croupe. Youhou ! Un autre de mes rêves se réalise !
* motoneige : ils appellent ça un « skidoo » ici, du nom d’une des marques qui en fabrique
Me voilà avec un casque, mes gants, mon manteau bien fermé à serrer bien fort Mickael pour ne pas tomber de la motoneige… Et ce n’est pas facile de joindre mes deux mains autour de lui parce qu’il est charpenté Mickael, et qu’en plus il a un gros manteau… Un de ses amis prend la sienne aussi et nous le suivons. A la lumière des phares dans le sous-bois, je trouve déjà ça génial. Mais arrive alors un vaste endroit dégagé : chouette, un terrain de jeu parfait ! De profonds sillons dans la neige montrent que certains se sont déjà amusés… Et là on commence à se balader un peu partout. Mickael accélère, ralentit, tourne, vire… j’adore ! Mais il faut penser à rester bien accrochée car sinon je vais me planter dans la neige comme on plante un sapin… je souris à l’idée, mais je n’ai pas envie d’expérimenter. En jetant des coups d’œil par-dessus son épaule, je vois danser devant nous les phares du skidoo de son ami, qui semble maîtriser à merveille son engin, avec plus d’assurance que mon chauffeur que je sens hésiter un peu, parfois. Le voir virevolter dans la neige avec ses phares rouges qui brillent dans la nuit et ses lumières qui balayent la neige devant lui, gravir des pentes de neige et faire voler celle-ci autour de lui, ça me donne envie de monter sur une de ces montures pour les conduire moi aussi !
Au bout d’un temps indéfini (je serais bien incapable de donner une durée… mais c’est ça quand on vit des moments intenses !) nous rentrons vers la cabane. Quand je descends de la motoneige, je m’aperçois que je suis couverte de neige jusqu’à mi-cuisse ! Dans l’excitation du moment, je ne m’en étais pas rendue compte… J’époussète tout ça bien vite parce que mon jean n’est pas un pantalon de neige, lui. Me voilà donc un peu au frais pour le reste de la soirée… Mais peu importe, je suis tellement contente de l’avoir fait !
Le retour en bus vers la fac se fera un peu plus tard et j’irais me coucher rapidement, parce qu’une nuit en yourte m’attend et il faut que je sois un peu en forme !
Samedi 21 mars : nuit en yourte au Parc du Bic
Comme je l’ai raconté dans le précédent article, il a fait vraiment doux et la neige était au rendez-vous pour cette première nuit que je passais dans un parc ici, qui plus est dans une yourte. C’était vraiment très sympa : une balade dans le parc, un souper que l’on avait préparé avec des ingrédients simples mais délicieux et la soirée en cercle au coin du feu à faire griller des marshmallows…
De retour chez moi, après avoir mis à sécher mes affaires, pris une bonne douche, je suis restée tranquille pour cette dernière soirée, me couchant tôt… On peut dire que je ne suis pas prête d’oublier la folle semaine de mes 30 ans ! Qui sait ce qui se passera l’année prochaine, voire pour mes 40 ans ???? Peu m’importe, car ce n’est pas la première fois que la vie me montre qu’il ne sert à rien d’essayer d’imaginer ce qui se passera dans le futur.
Je vais donc m’attacher à vivre pleinement chaque journée, je laisse à la vie prendre soin de moi comme elle l’entend…