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Pour étancher notre soif d’en apprendre plus sur la culture samie, étant donné que nous avions quelques scrupules à aller déranger des gens chez eux* pour leur poser des questions, nous avons donc visité un certain nombre de musées, que nous vous recommandons d’ailleurs si vous souhaitez vous aussi en apprendre davantage à l’occasion d’une visite dans la région. Je vais faire ici la liste des musées que vous pouvez visiter avec mon appréciation (et les photos de ce que nous y avons vu) ainsi qu’une petite liste des spécialités culinaires testées et des boutiques d’artisanat pour lesquelles j’ai eu un coup de cœur. La culture samie à proprement parler vous sera expliquée dans le prochain article.

*quelques scrupules à aller déranger les gens chez eux : même si nous avons aperçu des endroits qui devaient sûrement être des maisons de vrais Samis, on se voyait mal aller toquer à leur porte pour leur poser des questions sous prétexte que nous sommes avides de savoir. Pour nous ça faisait un peu trop « visite au zoo » si l’on avait agi comme cela. On se voyait mal débarquer comme ça dans la vie des gens pour leur poser des questions. Ça aurait sans doute été différent si l’on avait connu des gens qui nous avaient présenté des Samis.

Musées

Musée de Gamvik : c’est un musée qui a été aménagé dans un ancien bâtiment de traitement du poisson. Il contient un certain nombre d’objets anciens qui montrent la pêche, la chasse et la vie dans la région, ainsi qu’une partie où il est traité des événements de la Seconde Guerre mondiale qui a eu lieu ici (à venir dans le prochain article). Il est composé d’une grande pièce dans laquelle sont entreposés un certain nombre d’objets anciens. Une porte donne sur une seconde pièce avec une belle charpente où l’on entend clairement le bruit de la mer car on voit les vagues à travers les interstices du plancher. L’homme qui était à l’accueil était vraiment très chaleureux et serviable. Il nous a même dit qu’une semaine après notre passage serait édité un fascicule en français pour le musée !!!

Le musée vu de l'extérieur; tissage d'une ceinture samie; une vertèbre de baleine (balèze !); les machines à coudre sont arrivées jusque-là; foin à mettre dans les souliers pour isoler du froid; la chasse à la baleine, très présente pendant longtemps; 2 photos de la galeries sous charpente; des pièces diverses issues d'une époque révolue...
Le musée vu de l'extérieur; tissage d'une ceinture samie; une vertèbre de baleine (balèze !); les machines à coudre sont arrivées jusque-là; foin à mettre dans les souliers pour isoler du froid; la chasse à la baleine, très présente pendant longtemps; 2 photos de la galeries sous charpente; des pièces diverses issues d'une époque révolue...
Le musée vu de l'extérieur; tissage d'une ceinture samie; une vertèbre de baleine (balèze !); les machines à coudre sont arrivées jusque-là; foin à mettre dans les souliers pour isoler du froid; la chasse à la baleine, très présente pendant longtemps; 2 photos de la galeries sous charpente; des pièces diverses issues d'une époque révolue...
Le musée vu de l'extérieur; tissage d'une ceinture samie; une vertèbre de baleine (balèze !); les machines à coudre sont arrivées jusque-là; foin à mettre dans les souliers pour isoler du froid; la chasse à la baleine, très présente pendant longtemps; 2 photos de la galeries sous charpente; des pièces diverses issues d'une époque révolue...
Le musée vu de l'extérieur; tissage d'une ceinture samie; une vertèbre de baleine (balèze !); les machines à coudre sont arrivées jusque-là; foin à mettre dans les souliers pour isoler du froid; la chasse à la baleine, très présente pendant longtemps; 2 photos de la galeries sous charpente; des pièces diverses issues d'une époque révolue...
Le musée vu de l'extérieur; tissage d'une ceinture samie; une vertèbre de baleine (balèze !); les machines à coudre sont arrivées jusque-là; foin à mettre dans les souliers pour isoler du froid; la chasse à la baleine, très présente pendant longtemps; 2 photos de la galeries sous charpente; des pièces diverses issues d'une époque révolue...
Le musée vu de l'extérieur; tissage d'une ceinture samie; une vertèbre de baleine (balèze !); les machines à coudre sont arrivées jusque-là; foin à mettre dans les souliers pour isoler du froid; la chasse à la baleine, très présente pendant longtemps; 2 photos de la galeries sous charpente; des pièces diverses issues d'une époque révolue...
Le musée vu de l'extérieur; tissage d'une ceinture samie; une vertèbre de baleine (balèze !); les machines à coudre sont arrivées jusque-là; foin à mettre dans les souliers pour isoler du froid; la chasse à la baleine, très présente pendant longtemps; 2 photos de la galeries sous charpente; des pièces diverses issues d'une époque révolue...
Le musée vu de l'extérieur; tissage d'une ceinture samie; une vertèbre de baleine (balèze !); les machines à coudre sont arrivées jusque-là; foin à mettre dans les souliers pour isoler du froid; la chasse à la baleine, très présente pendant longtemps; 2 photos de la galeries sous charpente; des pièces diverses issues d'une époque révolue...

Le musée vu de l'extérieur; tissage d'une ceinture samie; une vertèbre de baleine (balèze !); les machines à coudre sont arrivées jusque-là; foin à mettre dans les souliers pour isoler du froid; la chasse à la baleine, très présente pendant longtemps; 2 photos de la galeries sous charpente; des pièces diverses issues d'une époque révolue...

Nous n’avons pas pu visiter l’étage car il était réservé pour la venue du Roi de Norvège le soir-même (à venir dans un prochain article aussi). Ça vaut le coup de faire un détour dans ce musée du bout du monde. Pour notre part, nous avons eu l’immense privilège de le visiter au son de « Jeux d’eau » de Maurice Ravel, joué par la pianiste virtuose qui était en train de répéter pour le soir-même. Sa répétition a duré exactement le temps de notre visite du musée, nous immergeant parfaitement dans cette culture du siècle passé. Un moment magique.

Pour écouter ce que nous avons entendu pendant notre visite

Musée de Varangerbotn (Varanger Samiske Museum): nous avons été accueilli par un grand jeune homme blond, rasé de frais, en costume traditionnel sami des pieds à la tête. Nous avons eu l’entrée gratuite à notre grande surprise (je vous expliquerais pourquoi dans un prochain article).

Le musée se compose d’une part d’une grande pièce sombre présentant des scènes reconstituées de la vie des Samis du littoral avec un tableau central où il y a une barque sur l’eau, mais aussi différentes situations placées tout autour de la pièce où des scènes assez réalistes et des sons judicieusement placés nous mettent dans différentes ambiances. Dans une autre pièce vous pouvez admirer de l’artisanat sami provenant de diverses parties du Sápmi (le territoire Sami), magnifique par la qualité de son exécution. Différents types de tissus pouvant composer les costumes sont également présentés.

Le personnel de ce musée a vraiment été très serviable et très empressé à répondre aux différentes questions que nous pouvions avoir sur l’exposition ou quelques objets d’artisanat qui étaient vendus. La responsable du jeune homme a même pris le temps de venir avec nous à l’intérieur du musée pour nous expliquer un point particulier sur lequel nous avions une question, puis a recherché pour nous un fascicule qu’elle pensait pouvoir nous plaire. Vraiment un grand sens du service. Je vous le conseille donc sans hésiter.

Quelques images de l'artisanat visible au musée de Varangerbotn : couteau et gourde à sel; bol pour le lait de renne; quelques exemples de sacs ou de coiffes; des bottes de cérémonie en renne blanc (plus rare que le renne brun)
Quelques images de l'artisanat visible au musée de Varangerbotn : couteau et gourde à sel; bol pour le lait de renne; quelques exemples de sacs ou de coiffes; des bottes de cérémonie en renne blanc (plus rare que le renne brun)
Quelques images de l'artisanat visible au musée de Varangerbotn : couteau et gourde à sel; bol pour le lait de renne; quelques exemples de sacs ou de coiffes; des bottes de cérémonie en renne blanc (plus rare que le renne brun)
Quelques images de l'artisanat visible au musée de Varangerbotn : couteau et gourde à sel; bol pour le lait de renne; quelques exemples de sacs ou de coiffes; des bottes de cérémonie en renne blanc (plus rare que le renne brun)
Quelques images de l'artisanat visible au musée de Varangerbotn : couteau et gourde à sel; bol pour le lait de renne; quelques exemples de sacs ou de coiffes; des bottes de cérémonie en renne blanc (plus rare que le renne brun)
Quelques images de l'artisanat visible au musée de Varangerbotn : couteau et gourde à sel; bol pour le lait de renne; quelques exemples de sacs ou de coiffes; des bottes de cérémonie en renne blanc (plus rare que le renne brun)
Quelques images de l'artisanat visible au musée de Varangerbotn : couteau et gourde à sel; bol pour le lait de renne; quelques exemples de sacs ou de coiffes; des bottes de cérémonie en renne blanc (plus rare que le renne brun)

Quelques images de l'artisanat visible au musée de Varangerbotn : couteau et gourde à sel; bol pour le lait de renne; quelques exemples de sacs ou de coiffes; des bottes de cérémonie en renne blanc (plus rare que le renne brun)

Musée de Karasjok : quand on entre dans Karasjok, ce que l’on voit en premier c’est le « Sami Park ». Mais c’est vraiment un « attrape-touriste » et c’est cher. Moi, ce que je vous conseille, c’est d’aller voir le musée situé juste à 300m derrière. Non seulement les hôtesses sont vraiment très gentilles, mais vous avez aussi une brochure en français pour visiter le musée et c’est bien moins cher, plus authentique. Quelques scènes de la vie quotidienne sont reconstituées et un grand nombre de costumes, outils et objets usuels samis sont exposés. S’y trouvent beaucoup de pièces uniques, très belles. En extérieur, vous avez quelques constructions typiques qui ont été reproduites et dans lesquelles vous pouvez entrer.

Quelques images de ce que vous pouvez vous à l'intérieur du musée de Karasjok. J'ai adoré les rennes à bascule !
Quelques images de ce que vous pouvez vous à l'intérieur du musée de Karasjok. J'ai adoré les rennes à bascule !
Quelques images de ce que vous pouvez vous à l'intérieur du musée de Karasjok. J'ai adoré les rennes à bascule !
Quelques images de ce que vous pouvez vous à l'intérieur du musée de Karasjok. J'ai adoré les rennes à bascule !
Quelques images de ce que vous pouvez vous à l'intérieur du musée de Karasjok. J'ai adoré les rennes à bascule !
Quelques images de ce que vous pouvez vous à l'intérieur du musée de Karasjok. J'ai adoré les rennes à bascule !
Quelques images de ce que vous pouvez vous à l'intérieur du musée de Karasjok. J'ai adoré les rennes à bascule !
Quelques images de ce que vous pouvez vous à l'intérieur du musée de Karasjok. J'ai adoré les rennes à bascule !
Quelques images de ce que vous pouvez vous à l'intérieur du musée de Karasjok. J'ai adoré les rennes à bascule !
Quelques images de ce que vous pouvez vous à l'intérieur du musée de Karasjok. J'ai adoré les rennes à bascule !

Quelques images de ce que vous pouvez vous à l'intérieur du musée de Karasjok. J'ai adoré les rennes à bascule !

Extérieur du musée de Karasjok : vous pouvez rentrer dans les constructions ouvertes pour visiter et vous immerger un peu dans l'ambiance
Extérieur du musée de Karasjok : vous pouvez rentrer dans les constructions ouvertes pour visiter et vous immerger un peu dans l'ambiance
Extérieur du musée de Karasjok : vous pouvez rentrer dans les constructions ouvertes pour visiter et vous immerger un peu dans l'ambiance
Extérieur du musée de Karasjok : vous pouvez rentrer dans les constructions ouvertes pour visiter et vous immerger un peu dans l'ambiance
Extérieur du musée de Karasjok : vous pouvez rentrer dans les constructions ouvertes pour visiter et vous immerger un peu dans l'ambiance
Extérieur du musée de Karasjok : vous pouvez rentrer dans les constructions ouvertes pour visiter et vous immerger un peu dans l'ambiance
Extérieur du musée de Karasjok : vous pouvez rentrer dans les constructions ouvertes pour visiter et vous immerger un peu dans l'ambiance
Extérieur du musée de Karasjok : vous pouvez rentrer dans les constructions ouvertes pour visiter et vous immerger un peu dans l'ambiance

Extérieur du musée de Karasjok : vous pouvez rentrer dans les constructions ouvertes pour visiter et vous immerger un peu dans l'ambiance

En discutant avec Kathrine, une de nos charmantes hôtesses qui parle français (!) car elle étudie à Paris (!!), elle nous apprend que pour travailler ici il faut parler Sami (le musée est ouvert depuis 1972). Elle, est originaire d’un petit village à l’ouest de la péninsule du Nordkinn alors que sa collègue Laura est finlandaise. Lorsqu’elle était à l’école, elle a peu appris sur sa propre culture, la culture samie, et c’est lorsqu’elle a commencé à travailler ici pour l’été qu’elle a vraiment commencé à comprendre sa propre culture. D’ailleurs, nous fait-elle remarquer à l’occasion de l’une de nos questions, dans le nord le renne est tellement précieux qu’on utilise vraiment toutes ses parties pour créer des objets utiles, alors que dans le sud c’est beaucoup moins le cas.

Elle nous indique aussi que pour les Norvégiens, vivre dans le Finnmark (région au nord de la Norvège), c’est un peu exotique (!). D’ailleurs, pour encourager les gens à vivre dans la région, les taxes sont moins importantes que dans le reste du pays. Il y a aussi des primes pour les étudiants ou les gens qui décident de rester vivre ici. Elle espère que le développement touristique de la région (il y a notamment un certain nombre d’activités hivernales proposées aux touristes dans le Nordkinn, comme des balades en traîneau tiré par les rennes) va ralentir l’exploration pétrolière dans la région. C’est une région qui est plus grande que le Danemark, avec beaucoup moins d’habitants. Les touristes ne se sentent donc pas les uns sur les autres et peuvent profiter de la nature. Il va sans dire qu’avec Damien, nous souhaitons sincèrement que ce soit le cas.

Kathrine et Laura, les très charmantes hôtesses du musée de Karasjok

Kathrine et Laura, les très charmantes hôtesses du musée de Karasjok

Musée de Kautokeino : ce musée est intéressant et un peu différent de ceux que nous avons visité jusqu’à présent. Il n’est pas très grand, mais présente un certain nombre d’objets de tous les jours. C’est notamment ici que j’ai compris pourquoi les bottes samies ressemblaient à des babouches : pour retenir la lanière présente sur le ski !

Mais ce qui fait la différence avec ce musée, c’est qu’il a une documentation en français, avec des numéros à côté des objets qui sont référencés dans la brochure, ce qui nous permet de comprendre à quoi correspond chaque élément que nous contemplons. On en fait le tour assez vite mais il y a aussi un certain nombre de constructions à l’extérieur qui reproduisent des habitats traditionnels, avec un petit fascicule explicatif.

Quelques pièces de ce qui est visible au musée de Kautokeino
Quelques pièces de ce qui est visible au musée de Kautokeino
Quelques pièces de ce qui est visible au musée de Kautokeino
Quelques pièces de ce qui est visible au musée de Kautokeino
Quelques pièces de ce qui est visible au musée de Kautokeino
Quelques pièces de ce qui est visible au musée de Kautokeino
Quelques pièces de ce qui est visible au musée de Kautokeino
Quelques pièces de ce qui est visible au musée de Kautokeino
Quelques pièces de ce qui est visible au musée de Kautokeino

Quelques pièces de ce qui est visible au musée de Kautokeino

Musée d’Alta : différent des autres musées que nous avons visités, il est plus grand, plus cher (les autres musées coûtaient aux environs de 50 NOK, celui-ci est presque 3 fois plus cher) et fait de manière complètement différente. Il possède une galerie d’exposition temporaire, une galerie pour une exposition permanente sur les différents activités qui se font/faisaient dans la région (un peu d’histoire avec les études menées par les scientifiques, la taille de l’ardoise, la mouche mais aussi de la culture samie) et l’explication des gravures se trouvant à l’extérieur, ainsi qu’une boutique très fournie avec divers articles, y compris certains portant le sigle du Cap Nord. Nous avons moins aimé car c’était beaucoup moins « intimiste » que ce que nous avions vu auparavant (c’est le dernier musée que nous avons fait) mais les gravures sur les pierres que l’on peut voir en faisant le parcours extérieur sont intéressantes.

Quelques vues du musée et balade extérieure pour admirer les gravures
Quelques vues du musée et balade extérieure pour admirer les gravures
Quelques vues du musée et balade extérieure pour admirer les gravures
Quelques vues du musée et balade extérieure pour admirer les gravures
Quelques vues du musée et balade extérieure pour admirer les gravures
Quelques vues du musée et balade extérieure pour admirer les gravures
Quelques vues du musée et balade extérieure pour admirer les gravures
Quelques vues du musée et balade extérieure pour admirer les gravures
Quelques vues du musée et balade extérieure pour admirer les gravures

Quelques vues du musée et balade extérieure pour admirer les gravures

Cuisine

Etant en pays Sami, nous avons voulu manger du renne. Mais plutôt que d’en acheter du frais, que nous aurions fait cuire nous-même et donc « à la française », nous avons préféré le goûter à la mode locale. Voici ce que l’on a goûté, dans l’ordre :

En hamburger : arrêtés sur le bord de la route dans une petite baraque qui ne paye pas de mine (Tenon Lohikellarin Kesakahvila, au 3750 Nuorgamintie,Nuorgam), nous mangeons un hamburger (renne-ananas) frites et salade pour environ 15€. Surprenant mais très bon. De cette petite baraque, on a une vue imprenable sur la rivière où pêchent un certain nombre de mordus qui sont venus acheter leur carte ici et viennent de temps en temps y prendre un café. On voit même des porte-cannes à la mouche sur les voitures ! Des mordus, je vous l’ai dit…

Renne fumé et séché : très cher (environ 80€ le kg), il est vraiment très bon et se déguste en fines lamelles. C’est vraiment une viande très fine et peu grasse. Autant vous dire qu’il n’a pas fait long feu…

Un hamburger de renne sur le bord de la rivière !Un hamburger de renne sur le bord de la rivière !

Un hamburger de renne sur le bord de la rivière !

Version grande cuisine revisitée : avec mon pote, nous avons décidé de nous offrir un bon restaurant et, bien-sûr, autant prendre quelque chose d’original mais local à la fois. Voilà pourquoi nous avons choisi le Storegammen, à Karasjok (à l’intérieur du Sami Park). Dans une grande hutte enterrée, nous sommes assis sur des banquettes « collectives » en bois en forme de U autour d’un feu, un plateau en bois posé sur un billot devant nous. Il existe plusieurs « alcôves » comme cela, qui peuvent chacune accueillir une quinzaine de convives. Comme le restaurant n’est quand même pas donné, nous choisissons de nous partager une entrée : la mousse de renne est un délice, les tranches de cœur et les morceaux marinés surprenants et très bons, tout cela accompagné de délicieuses airelles rouges (ou groseilles ?) et d’un peu de salade. Finalement, pour deux, c’est très bien car cela aurait fait un peu beaucoup pour une seule personne (un peu écœurant à la longue, sauf la mousse de renne). Puis nous passons à la suite : 3 morceaux de filet de renne disposés élégamment sur un lit de panais, carottes, champignons, agrémentés d’une sauce brune et d’airelles rouges. Moi qui ne suis pas fan du panais, j’ai pourtant beaucoup aimé. Et les filets étaient particulièrement tendres, confirmant l’impression déjà eue avec la viande fumée et séchée : c’est une viande fine et peu grasse. Bref, un délice et nous en sortons bien calés (Damien n’a même pas réussi à finir son assiette). Vient ensuite une petite tartelette au chocolat avec son coulis en dessert. Tout cela avec 2 bières, pour 1300 NOK.

Quand nous y sommes allés, il y avait peu de monde. Ce doit être plus animé en hiver avec tous les touristes qui viennent dans la période de Noël notamment, et nous avons entendu parler de peaux de rennes sur les banquettes. Le service est aimable et la serveuse porte le haut de la tenue traditionnelle  samie.

L'extérieur de Storegammen, avec une partie su menu et l'ambiance à l'intérieur
L'extérieur de Storegammen, avec une partie su menu et l'ambiance à l'intérieurL'extérieur de Storegammen, avec une partie su menu et l'ambiance à l'intérieur
L'extérieur de Storegammen, avec une partie su menu et l'ambiance à l'intérieur

L'extérieur de Storegammen, avec une partie su menu et l'ambiance à l'intérieur

Version traditionnelle, en lamelles et en ragoût : le dernier jour, avant que je ne m’envole pour Oslo, nous avons tenu à faire une dernière petite incursion en pays culinaire Sami. Etant à Alta et ayant entendu parler du "Boazo sami siida" (5 Steinfossveien, Alta), nous avons décidé d’aller y faire un petit tour pour goûter du « Bidus » et du « Reinskav » qui sont des noms bien mystérieux. Nous sommes accueillis sous un grand tipi avec un feu en son centre, où nous nous asseyons sur des bancs recouverts de fourrure de rennes. C’est très agréable et ça tient chaud ! Et sous la tente, l’ambiance est vraiment celle que je recherchais…

Nous prenons chacun un des plats, pour pouvoir échanger entre nous. Au final, nous aimons bien chacun des plats mais notre préférence va tout de même au Reinskav qui est composé de lamelles de renne cuites (un peu confites je dirais) accompagnées d’une purée de pommes de terres, d’airelles rouge et d’une jardinière de légumes, tandis que le Bidus ressemble davantage à une soupe/ragoût faite de rennes, pommes de terre et carottes.

Alors que nous sommes en train de manger, nous avons la chance d’assister à quelques explications données par Nils à un groupe de Sud-Africains qui passent par là, ainsi que d’écouter la sœur de son épouse chanter un peu de Joïk. Cette mélopée est vraiment l’idée que je me faisais des chants traditionnels : elle vient me chercher au plus profond de mes tripes et amène instantanément mon imagination des siècles en arrière. Si on ferme les yeux, il est aisément facile de s’imaginer sur une grande étendue désolée recouverte par la neige, au milieu d’une tente (appelée lavvo ici) où le vent fait rage dehors…

Ambiance samie sous le lavvo
Ambiance samie sous le lavvoAmbiance samie sous le lavvo
Ambiance samie sous le lavvoAmbiance samie sous le lavvoAmbiance samie sous le lavvo

Ambiance samie sous le lavvo

Nils nous fait ensuite visiter le reste de leur parc. D’abord quelques rennes dans un enclos (si vous aviez vu à quelle vitesse ils se sont jetés sur le lichen qu’il leur a lancé !). Et c’est là que tout s’éclaire pour Damien et moi : les sabots des rennes ressemblent à des raquettes ! Ils sont évasés et très larges, ainsi que les ergots qui sont de taille disproportionnée. D’où leur démarche bizarre et chaloupée quand ils courent. Tout s’explique…

Les rennes qui se jettent sur le lichen ; zoom sur leurs sabots démesurés (et encore, ceux-là ne sont pas les pires que nous ayons vu, mais les seuls que j'ai réussi à photographier avant la pluie)Les rennes qui se jettent sur le lichen ; zoom sur leurs sabots démesurés (et encore, ceux-là ne sont pas les pires que nous ayons vu, mais les seuls que j'ai réussi à photographier avant la pluie)

Les rennes qui se jettent sur le lichen ; zoom sur leurs sabots démesurés (et encore, ceux-là ne sont pas les pires que nous ayons vu, mais les seuls que j'ai réussi à photographier avant la pluie)

Puis il nous emmène dans une tente reconstituée, d’une forme assez particulière (elle a un peu la forme de demi cylindre retourné : 2 côtés plats qui sont reliés par une structure arrondie). A l’entrée et au fond, 2 morceaux de bois recourbés se rejoignent et sont assemblés par une traverse en bois horizontale qui forme un peu la colonne vertébrale de cette tente appelée « oreille » (pour la forme des demi-cercles de bois). En son centre trône un poêle à bois. Il nous explique que c’est une évolution par rapport au lavvo car elle est fermée du fait du poêle, il n’y a donc pas de grosses aérations à laisser ouvertes, qui laisseraient partir la chaleur. D’ailleurs, dans le lavvo traditionnel, on peut dire que l’on rôtit d’une face (celle vers le feu) et que l’on gèle de l’autre (celle vers l’extérieur) car il faut qu’un peu d’air filtre sous la paroi pour faire un appel d’air nécessaire au feu. D’ailleurs cette tente, recouverte ici de cuir et de peaux, me rappelle des maisons de construction identiques que j’ai vues à l’extérieur du musée de Kautokeino, mais recouvertes de tourbe cette fois. Il m’explique que cette manière de faire correspond aux Samis du littoral. Il nous révèle enfin que la fourrure de renne est la plus adaptée qui soit sous ces latitudes : le poil du renne est creux (comme celui de l’ours blanc !) et cela aide à la régulation de la température corporelle puisque celle « fournie » par la fourrure s’adapte à la température de celui/celle qui la porte. « Magique »…

Nils, en pleine explication dans la tente "oreille" (regardez avec attention les bois recourbés en arrière de lui qui se rejoigne autour d'une barre horizontale centrale)

Nils, en pleine explication dans la tente "oreille" (regardez avec attention les bois recourbés en arrière de lui qui se rejoigne autour d'une barre horizontale centrale)

Nous terminons la visite par la grande tente de l’entrée où un certain nombre de costumes samis sont exposés et où il nous explique quelques-unes des différences qu’il peut y avoir entre les différents costumes et tenues.

Alors que je le questionne sur les motivations qui l’on poussé à avoir cette activité, il me dit qu’il a en quelque sorte « épousé la cause » car il s’est marié avec l’une des deux sœurs qui ont imaginé cet endroit. Il a ainsi appris l’anglais pour pouvoir communiquer aux touristes ce qu’il sait sur sa culture, car le reste du temps il est éleveur de rennes.

Nous terminons la visite par une séance de photos autour du feu car c’est aujourd’hui son 60ème anniversaire (il ne les fait pas, n’est-ce pas ?) et pour le remercier, j’ai tenu à faire quelques photos de lui et de sa femme. Avant de partir, nous faisons un petit tour dans leur boutique de souvenirs. Les prix sont modérés, et nous voyons de belles peaux de rennes. J’aimerais bien en prendre une, mais je me vois mal arriver à caser cela dans mon sac à dos, déjà plein de pas mal de souvenirs… Dommage ! ça aurait apporté une touche de Norvège à mon intérieur…

Nils et sa femme, Nina

Nils et sa femme, Nina

Nils parmi les mannequins permettant de faire découvrir la diversité de culture samie ; la partie boutique de leur camp (j'aurais bien aimé emmener le stock de fourrure avec moi !)
Nils parmi les mannequins permettant de faire découvrir la diversité de culture samie ; la partie boutique de leur camp (j'aurais bien aimé emmener le stock de fourrure avec moi !)Nils parmi les mannequins permettant de faire découvrir la diversité de culture samie ; la partie boutique de leur camp (j'aurais bien aimé emmener le stock de fourrure avec moi !)Nils parmi les mannequins permettant de faire découvrir la diversité de culture samie ; la partie boutique de leur camp (j'aurais bien aimé emmener le stock de fourrure avec moi !)

Nils parmi les mannequins permettant de faire découvrir la diversité de culture samie ; la partie boutique de leur camp (j'aurais bien aimé emmener le stock de fourrure avec moi !)

Artisanat/boutiques

Souhaitant rapporter quelques souvenirs du coin, de préférence assez authentiques, nous sommes allés dans différentes boutiques que nous avons trouvées sur notre chemin. Toutes les boutiques ne se valent pas, certaines étant axées beaucoup plus « boutiques pour touristes » que d’autres. Elles sont d’ailleurs faciles à repérer : les présentoirs sont vraiment très beaux et bien éclairés.

Notre coup de cœur va sans conteste à la boutique « Antikk » à Lakselv. C’est un peu comme une maison-musée qui réunit des objets hétéroclites et variés, pour la plupart assez anciens. Il y en a partout ! Et des plus classiques aux plus improbables. Vous y trouverez sans doute des éléments qui vous rappellent votre enfance. Il y a aussi des couteaux magnifiques, des bols en bouleau fait de main de maître, etc… Mais ce qui fait la particularité de cette boutique, c’est aussi les différents vêtements en fourrure faits par Anne Fenger, une artiste d’origine groenlandaise qui vit ici depuis de nombreuses années. C’est d’ailleurs elle qui nous fait visiter un peu sa maison/musée et prend le temps de discuter pour nous montrer des pièces particulières de sa collection. Elle consacre aussi du temps à nous montrer son atelier où elles confectionnent des vêtements en fourrure tels que je n’en ai jamais vus : ils sont colorés et modernes, audacieux.

Bref, cette boutique vaut vraiment qu’on s’y arrête, ne serait-ce que pour le plaisir des yeux et l’accueil chaleureux de l’artiste. Mais si d’aventure vous ne pouviez passer par là, vous pouvez aller admirer (et acheter) le travail de cette artiste sur son site internet :

Antikk, la boutique de l'artiste Anne Fenger
Antikk, la boutique de l'artiste Anne Fenger
Antikk, la boutique de l'artiste Anne Fenger
Antikk, la boutique de l'artiste Anne Fenger
Antikk, la boutique de l'artiste Anne Fenger
Antikk, la boutique de l'artiste Anne Fenger
Antikk, la boutique de l'artiste Anne Fenger
Antikk, la boutique de l'artiste Anne Fenger
Antikk, la boutique de l'artiste Anne Fenger

Antikk, la boutique de l'artiste Anne Fenger

Juhl’s Silver Gallery (Kautokeino) : c’est un endroit qui ne laisse pas indifférent de par son architecture. Les formes du bâtiment sont audacieuses et loin de tout ce que vous avez pu voir jusqu’à présent. A l’intérieur, vous trouverez des bijoux, des boîtes en bois et tout plein d’objets divers et variés. Dans une partie, vers l’atelier des artistes, vous pourrez admirer un certain nombre d’objets anciens et traditionnels entreposés. Dans l’étage inférieur, vous vous retrouverez plongés dans une ambiance afghane car le couple d’artistes y a passé plusieurs années et ils souhaitaient en reproduire l’ambiance. Ce qui est très réussi.

Ce qui m’a particulièrement interpellé de mon côté, c’est l’esthétique des bijoux proposés. Je ne saurais expliquer ce sentiment mais ils me font penser au mariage du soleil et de la glace (vous pouvez les admirer sur les photos ci-dessous). Des bijoux comme seul quelqu’un ayant l’âme nordique peut en produire. D’ailleurs, en discutant avec une des personnes qui servait à la caisse, j’ai appris que l’artiste s’inspirait de la nature pour ses bijoux : la forme des lichens pour certains, celle des oiseaux aussi.

Ce qui a particulièrement interpelé Damien la première fois qu’il y est venu (puisque c’est lui qui m’y a emmené à nouveau) c’est l’ambiance de cette immense « boutique » et le fait qu’il ait pu regarder les artistes travailler. D’ailleurs, l’entrée se faisait en passant par l’atelier des artistes. De mon côté, je n’ai pas ressenti cette ambiance quand j’y suis allée avec lui, sans doute parce que nous étions un dimanche donc en mode plus « vente à des touristes », l’atelier des artistes étant fermé. Donc si vous voulez ressentir cette ambiance si particulière qu’il a beaucoup aimé, je vous conseille de vous y arrêter un jour de semaine.

Crédit photo : Blandine pour les 3 premières photos puis Damien Reydet
Crédit photo : Blandine pour les 3 premières photos puis Damien Reydet
Crédit photo : Blandine pour les 3 premières photos puis Damien Reydet
Crédit photo : Blandine pour les 3 premières photos puis Damien Reydet
Crédit photo : Blandine pour les 3 premières photos puis Damien Reydet
Crédit photo : Blandine pour les 3 premières photos puis Damien Reydet
Crédit photo : Blandine pour les 3 premières photos puis Damien Reydet
Crédit photo : Blandine pour les 3 premières photos puis Damien Reydet
Crédit photo : Blandine pour les 3 premières photos puis Damien Reydet
Crédit photo : Blandine pour les 3 premières photos puis Damien Reydet
Crédit photo : Blandine pour les 3 premières photos puis Damien Reydet

Crédit photo : Blandine pour les 3 premières photos puis Damien Reydet

Il y a bien-sûr d’autres boutiques que nous avons visité, mais celles-ci sont les plus marquantes (même si en fait je n’y ai rien acheté ou presque). De toute façon, si vous voyagez dans le coin, allez faire un tour, même rapide, aux nombreuses petites boutiques qui bordent la route à intervalles réguliers dans les villages. Vous aurez ainsi un aperçu de ce qui se fait, et pourrez faire vos choix en fonction. Sachant qu’à priori la région pour les bracelets en cuir et laiton est plus au sud, et que les bols en bouleau sont plus populaires et moins chers dans la région de Tromsø.

Dans le prochain article, je vous décrirai ce que nous avons découvert de la culture samie au travers de nos différentes visites.

Tag(s) : #Norvège - Cap Nord
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