Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Aujourd’hui, je faisais ma première expérience de canot d’eau vive. J’ai bien fait un peu de canoë en France, mais sur des plans d’eau plutôt « morts »… Et ici, en janvier, quand j’ai entendu parler de descentes de rivières qui duraient 30 jours avec camping et tout et tout, mes yeux se sont tout de suite allumés. Je le ferai avant de partir du Canada ! Mais comme il faut bien commencer par un bout, j’ai donc décidé de faire la sortie d’aujourd’hui qui est de niveau débutant. C’est parti !

Descente du matin : premiers apprentissages 

J’arrive au parking du parc Beauséjour à Rimouski. Les canots sont facilement identifiables sur les toits : difficile de passer inaperçus ! Le petit groupe qui est là m’accueille chaleureusement. On se met rapidement en route pour l’endroit où nous allons mettre les canots à l’eau.

Arrivée depuis seulement 4 mois et demi, j’ai peu d’affaires (d’une manière générale) et comme je n’ai pas de combinaison humide*, j’ai mis un cycliste recouvert d’un pantalon de jogging et un lycra de plongée avec une polaire. Mais alors que je parle de ça sur le parking, Gilles me propose de me prêter une combinaison qu’il a en plus dans sa voiture ainsi que des bottillons**. J’essaie : tout me va très bien ! C’est vraiment une aubaine et je suis ravie. Gilles est mon Père Noël du jour… Comme ça, si je me retourne avec mon canot, j’aurais moins froid ! Mais bon, on va essayer de ne pas en arriver là…

*Combinaison humide : nous avons beau être mi-mai, ce n’est que le début du printemps ici. L’eau est donc froide et la combinaison humide permet non seulement d’isoler du vent, mais si on tombe à l’eau, étant donné qu’elle est près du corps, peu d’eau rentre. Notre corps a donc peu d’eau à réchauffer. Et comme on sent moins les effets du vent, on a bien moins froid que si on est dans un jogging trempé !

**Bottillons : courtes bottines en néoprène avec semelle renforcée qui permettent non seulement de tenir les pieds au chaud, mais aussi de marcher sans problèmes sur les roches, qu’elles soient au fond de l’eau ou sur le bord du rivage.

 

Stéphane, qui dirige la sortie, fait les paires. Et nous sommes un nombre impair… je propose d’aller dans le canot pour une personne, du moment qu’on m’explique les rudiments du maniement de la pagaie ! Stéphane fait donc un cours de rappel pour tout le monde une fois que les canots sont sur le bord de la berge. J’ouvre grand les yeux et les oreilles, car je serais seule dans mon canot et il va falloir que je me débrouille par mes propres moyens ! Il me fait aussi une petite démonstration dans l’eau, histoire de me rassurer (mais je n’ai pas peur en fait, vu que la rivière n’est pas avec un fort débit).

Je finis par embarquer et c’est parti ! Pendant que les autres montent dans leur canot deux par deux, je fais un rond dans l’eau pour tester les réactions de l’embarcation face à mes coups de pagaie. J’ai de la chance d’avoir celui-là qui il « pardonne » assez facilement : il vire bien et chavire difficilement. Voilà qui va me faciliter la tâche ! Et vu que la rivière est très tranquille, je peux sans risque de chavirage tester mes coups de pagaie… Il n’empêche que je me sens déséquilibrée une première fois et j’ai le mauvais réflexe, comme m’avait prévenu Stéphane, d’agripper un bord de chaque main… le canot se met à tanguer encore plus !!! Je m’aplatis alors sur mon banc et ça se stabilise. Ouf ! J’aurais pu finir à l’eau… Si près du début de la balade, j’aurais passé un long moment au frais !

On continue tranquillement et les quelques endroits où il y a un peu plus de vitesse ne sont vraiment pas difficiles. C’est même un peu plus drôle pour moi car c’est là que sont les quelques défis. Et ça passe comme une lettre à la poste… Par contre, à un moment donné, je manque à nouveau de chavirer car je me suis trop penchée dans un remous. Alors que mon premier réflexe est à nouveau d’agripper les bords, mon cerveau me dit très clairement :

La pagaie dans l’eau ! La pagaie dans l’eau ! Ou sinon t’est bonne pour aller faire trempette !

J’obéis et tout se passe bien*. La baignade n’est pas encore pour tout de suite !

*Tout se passe bien : quand on sent qu’on va chavirer en canot, il ne faut surtout pas s’agripper aux bords comme notre réflexe premier nous pousse à le faire, car ça déséquilibre encore plus le canot et on a alors de fortes chances de passer à l’eau. Il faut garder la pagaie dans l’eau, car c’est elle qui va stabiliser le canot.

On s’arrête pour déjeuner sur une roche au soleil. J’ai oublié mon pique-nique dans ma voiture mais Stéphane a deux sandwichs et m’en passe un. Trop cool ! Bon, sinon je n’aurais pas mangé ce midi, mais j’ai appris à me passer de ça quand il le faut.

 

Tout au long de cette descente, j’apprends à maîtriser mon esquif. Je me débrouille pas trop mal aux dires des autres (je ne parcours pas la rivière d’un bord sur l’autre), mais c’est vrai qu’il faut alterner le pagayage à droite et à gauche pour que le canot aille tout droit (alors que quand on est deux chacun pagaie de son côté) : pas toujours facile de maîtriser la force du coup de pagaie ! Alors il faut compenser… et comme je compense trop fort, c’est rebelote de l’autre côté… Il y a aussi une technique pour faire virer le nez du canot : donner un coup de pagaie en « C » en décrivant un large demi-cercle avec la pagaie en l’écartant bien du canot et la ramenant vigoureusement. Ça ne fonctionne pas trop au début, en tout cas pas efficacement, mais je progresse grâce aux conseils de Stéphane. Et puis quand je n’arrive pas à faire virer mon canot comme je veux, j’ai trouvé l’option de faire un tour complet sur moi-même ! Et je peux vous dire que j’en ai fait des tours sur moi-même pendant cette matinée…

Le canot pointé dans la bonne direction, de beaux paysages... tout est bon !

Le canot pointé dans la bonne direction, de beaux paysages... tout est bon !

Après le déjeuner, j’ai déjà un peu plus de technique, même si je pars involontairement à l’abordage de certains canots quand ils sont un peu proches…

Aurais-je du sang de pirate dans les veines ?
Papa, maman, vous ne m’avez pas tout dit !!!

Je peux alors davantage profiter des paysages, qui bien que très communs ici sont pour moi grandioses : imaginez une large rivière, bordée de majestueux conifères qui dressent bien haut leur tête pointue, accompagnés de bouleaux et d’autres feuillus dont les tendres feuilles à peine sorties contrastent de par le vert lumineux… Nature « vierge » devant et derrière, aussi loin que porte le regard…Le froufrou de l’eau de la rivière, le clapotis sur les roches de la rive, cette impression de solitude et de plénitude en de multiples endroits, ces oiseaux que l’on entend et que l’on voit décoller sur l’eau… Nous avons même aperçu longuement un balbuzard pêcheur avec une truite dans les serres !!! Et comme les bestioles désagréables comme les moustiques ne sont pas encore nombreuses, avec le soleil, c’est la journée idéale. Je me concentre sur le moment présent et savoure l’instant…

Heu-reu-se !

J’imagine cela pendant 30 jours d’affilée, avec du camping sur les berges tous les soirs… Grandiose ! C’est juste toutes les mouches et moustiques présents contre lesquels il faut se prémunir qui risquent de rendre l’expérience un peu moins fun… mais les mouches on les a principalement quand on s’arrête, pas quand on navigue ! Il faudra que j’essaie de le faire quelques jours d’affilée, mais je sens d’ores et déjà que je vais adorer. Ça y est, c’est foutu, je suis mordue de canot !

Mais voilà le barrage et il nous faut débarquer. On va chercher les voitures qu’on a laissées plus haut grâce à ma voiture laissée sur le parking. On replace les canots sur la remorque et les toits pour aller à la deuxième partie de rivière que nous allons faire. Sans oublier d’aller conduire quelques voitures au point d’arrivée…

 

Descente de l’après-midi : un peu plus mouvementée, mais que du plaisir !

Me voilà à nouveau seule dans mon canot. J’aime ça car Stéphane dit que ça va bouger un peu plus. Et j’ai envie de voir comment je me débrouille !

Juste au-dessus de là où nous entrons dans l’eau, il y a un petit rapide. On profite donc du contre-courant pour remonter la rivière et s’amuser un peu en essayant de le prendre. 2 canots se retournent car ils ont mal négocié l’entrée par le côté dans le rapide. Ils se laissent tranquillement porter jusqu’à la rive un peu plus loin pour remonter dans le canot. De mon côté, j’essaie une première fois mais me fais refouler un peu. Je décide de retenter : ça va mieux et je profite un peu de la vitesse, même si je n’ai pas réussi à traverser le rapide pour me faire porter par lui dans sa totalité. Le palpitant bat encore un peu fort… un bon enseignement !

 

On s’arrêtera de temps en temps pour s’attendre les uns les autres. Il y a un peu plus d’endroits où l’eau est plus rapide et je trouve ça très amusant. Vive l’action ! J’arrive à bien mieux diriger mon canot, j’ai compris quelques trucs et les automatismes commencent à rentrer (je ne fais presque plus de tours sur moi-même !). Je sens que la prochaine sortie je vais tenter le niveau intermédiaire (mais à 2 dans le canot, avec quelqu’un de plus expérimenté, pour apprendre plus vite).

Cette portion de rivière est courte : après 45 minutes de navigation, nous voilà déjà au Parc Beauséjour où nous débarquons. On va rechercher les voitures restées plus haut, on remet les canots sur les toits ou la remorque, chacun se rhabille en « civil » et on se quitte après un dernier au revoir.

 

Merci au Club de canot-kayak de la Cordelle pour cette super sortie, et pour la gentillesse de chacun. Et comme je l’ai dit, j’ai attrapé le virus du canot… Rivières du Bas Saint-Laurent et de Gaspésie, me voilà !

Tag(s) : #Québec
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :