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Des moustiques au paradis

Malheureusement, le paradis n'est jamais parfait... C'est donc, par définition, qu'il n'y a pas de paradis... (je vous laisse méditer, vous avez 4h pour me remplir 2 copies doubles)

 

Une chose particulièrement pénible, qui vous pourrit à elle seule le moindre petit coin de nature préservée, ce sont les moustiques. J'avais déjà appris, à Bali, à me méfier de ce que l'appelle "l'heure des moustiques" : c'est-à-dire la demi heure avant et après le coucher du soleil, où ils fondent sur les pauvres humains que nous sommes pour prélever leur dîme de sang quotidien. C'est une heure où il faut sortir l'artillerie des manches longues et des moustiquaires, voire même le répulsif, sous peine d'être mitraillé à bout portant et de passer une nuit d'enfer avec le bruit de piqué de ces avions de chasse miniatures survolant le gigantesque porte-avion que vous êtes. Bref, une heure pleine des promesses d'agréables moments en perspective... Heureusement, passée cette heure-là, ils sont moins virulents... Mais gare à celui qui a mal fermé sa moustiquaire ! Ces petits démons vous retrouvent grâce à l'augmentation de CO2 dans l'air que produisent vos expirations... Pas moyen de feinter ou de les semer...

 

Dans un endroit normalement constitué donc, les moustiques bien élevés n'attaquent que le soir. Ici, ils sont sans foi ni loi ! Alors que nous nous promenions sur les chemins au coeur de l'île, sous les cocotiers, nous avons dû accélérer l'allure pour tenter de les décourager un peu. Quand nous faisons la vaisselle ou la lessive, ils profitent lâchement de nos membres partiellement immobilisés, occupés que nous sommes à la tâche, pour fondre sur nous. Parfois même y compris quand nous mangeons le midi... Il n'y a que le fort vent qui les décourage, emportant leurs frêles esquifs loin de nos peaux durement mitraillées. Et comme vous le savez tous, certains sont toujours plus piqués que d'autres... A ma grande chance, je fais partie de ceux-là !

 

Je ne suis donc pas loin de déclarer, comme le capitaine : "Il y a deux races que l'on devrait éradiquer sur Terre : les fonctionnaires et les moustiques !". Mais comme j'ai encore quelques membres de ma famille qui travaillent comme fonctionnaires, je vais attendre un peu pour proclamer cela haut et fort.

Il y a deux "races" que l'on devrait éradiquer sur Terre : les fonctionnaires et les moustiques !

Le capitaine

Une corvée au paradis : la lessive

Vivre au paradis, c'est bien, mais il y a certaines tâches auxquelles on ne peut pas échapper : la vaisselle et la lessive. Même si les deux peuvent être réduites au maximum, en mangeant des boîtes (version célibataire endurci ou vieux loup de mer, mais nous, en fin gastronomes, on évite) ou en ne portant pas grand chose sur le dos (c'est notre cas car il fait chaud ici), on peut difficilement faire l'économie des slips et des t-shirts qu'un minimum de décence nous impose, au moins pour nous les femmes (être à l'autre bout du monde ne veut pas forcément dire perdre toute trace de civilisation... Quoi que...). Il faut donc passer du temps à faire la lessive, le dos exposé aux piqûres de moustiques que la proximité de l'eau douce attire... Ensuite, il faut essayer de faire sécher ses vêtements entre deux averses...

 

Qui a dit qu'au paradis on se tournait les pouces ?

Cocos Keeling : un paradis ? (2/2)

Sous le bateau, la plage... (apnée)

Jusqu'il y a quelques années, je n'étais pas du tout à l'aise dans l'eau : j'ai appris à nager vraiment correctement la brasse qu'en terminale et le crawl il y a moins de 4 ans. Je n'ai commencé la plongée qu'il y a 2 ans et je n'arrive à me laisser aller à faire la planche sur le dos que depuis peu. Maudite appréhension de couler et de manquer d'air ! Mais petit à petit, je deviens de plus en plus à l'aise et l'eau (de mer notamment) et celle-ci devient de plus en plus essentielle dans ma vie.

J'aime aussi beaucoup l'apnée pour les sensations de glisse sous l'eau, les mouvements à faire au ralenti pour économiser son énergie et son air. Malheureusement, je n'ai pour l'instant pas une grosse capacité respiratoire sous l'eau, ce qui m'handicape pour faire ce que je voudrais. En nageant quotidiennement dans le lagon, j'hésite à descendre en apnée au fond pour regarder les poissons car j'ai peur qu'il m'arrive une bricole... Quoi exactement ? Manquer d'air ? une syncope ? que sais-je encore ? je ne sais pas trop, mais je préfère le faire, au moins pour l'instant où je ne suis pas trop sûre de moi, accompagnée.

Mais  à un moment donné, j'aperçois au fond (environ 4 ou 5 m) des poissons-coffre qui sont sur une patate de corail. La tentation est trop forte : ce n'est tout de même pas si profond et j'essaie de rationaliser les risques... 4 ou 5 m, ce n'est pas si loin ! Je plonge donc et arrive même à rester 1 ou 2 secondes pour faire "coucou" au poisson-coffre qui me regarde d'un air placide teinté de méfiance. Je suis fière de moi !

 

Mais j'ai un défi à relever : JB m'a demandé d'aller chercher du sable sous le bateau, à une profondeur de 6m. Aussi, un jour, après mon petit tour de nage dans le lagon, j'accepte de relever le défi. Il me donne une ceinture de plomb de 2 kg (ça aide à descendre !) et c'est parti...

J'essaie donc de me détendre (ben voyons !) malgré mon coeur qui bat vite. Je fais quelques inspirations rapides pour emmagasiner le maximum d'air et m'applique pour faire mon plus beau canard. J'y réussis assez bien et palme ("doucement !" est mon leitmotiv mental) pour atteindre le fond, qui me semble si loin. Je vois progressivement le sable et les concombres de mer vautrés dessus se rapprocher... Encore quelques coups de palmes et j'arrache une poignée de sable, que je serre précieusement dans mon poing car elle veut s'en échapper. Mon cerveau me hurle "de l'air !". Je palme alors à toute vitesse vers la surface, que je crève le poing victorieux pour montrer à JB que j'ai réussi son défi. Sous le bateau, la plage !

J'essaierai encore deux autres fois, mais ne réussirai qu'une fois sur les deux car l'impression de manquer d'air était trop forte. JB m'expliquera qu'on peut toujours pousser un peu plus loin que ce que le cerveau nous dit et qu'il faut que je palme moins vite à la remontée ; que j'ai davantage le temps que je ne le pense. Message reçu, suite au prochain entraînement !

Le lagon est notre jardin : nage, snorkelling... Couchers/levers de soleil

Etant donné que l'on se couche avec les poules, vu l'heure du coucher de soleil se situant aux environs de 18h et que le courant sur le bateau est limité, on se réveille donc relativement tôt soit vers 6h du matin. Je me souviens ainsi d'un matin, le deuxième jour de notre arrivée, où je me suis réveillée juste avant que le soleil ne montre le bout de ses rayons et que je me suis tranquillement assise sur le banc à l'avant du bateau avec mon appareil photo pour admirer ce renouveau du jour par dessus la palmeraie de l'île... Magique ! Surtout quand on se rend compte de la chance que l'on a de profiter de cela à l'autre bout du monde dans un atoll perdu au milieu de l'océan...

Les couchers de soleil sont de toute beauté aussi, les ors et les roses se reflétant sur l'eau calme du lagon. Je ne m'en lasse jamais, surtout quand quelques nuages sont de la partie pour revêtir aussi leur parure flamboyante.

 

En plus de cela, 2 fois par jour au minimum je vais nager dans le lagon avec palmes, masque et tuba. Dans une eau à 28°C, il est facile d'y rester plus d'une heure sans avoir froid ! La seule limite est la fatigue, l'envie de faire autre chose ou l'heure qui défile. Je reste ainsi de longues minutes (au moins 15) sur une toute petite patate de corail (à peine 1m de diamètre) située à seulement 50 cm de profondeur, et ce plusieurs fois. J'ai ainsi tout le loisir d'observer ce petit écosystème en miniature avec tous ses habitants et leurs interactions : les petits poissons rayés bleu et orange qui se baladent en groupe, le joli poisson-écureuil rouge et blanc qui est timide et se cache entre les doigts du corail, les petites demoiselles noires à 1 point blanc, les petits poissons à grosses rayures noires et blanches avec le bord de nageoire pectorale bleu électrique qui défendent leur territoire, et ainsi de suite. C'est fascinant, toujours changeant... Et comme je veux en faire mon métier, la classe commence ici !

 

Nous allons observer aussi le "jardin de corail" : c'est une aire protégée dans une des ouvertures du lagon sur l'océan (au bout de l'île où nous sommes ancrés) où l'on se jette à l'eau au début et l'on se laisse porter par le courant en observant les poissons qui défilent sous nos yeux. Dans le "canyon" situé dans le prolongement de cette passe le courant est très violent, mais là où le corail est à à peine 40 cm de profondeur, on peut se laisser dériver doucement ou s'accrocher à un endroit (attention où on pose les mains pour ne rien abîmer!) pour observer plus longuement l'endroit de son choix. Je vois défiler sous mes yeux ébahis (oui, c'est la première fois que je suis sous les tropiques, je vous le rappelle) de grosses carangues, des poissons perroquets à bosse énormes et majestueux, des requins dormeurs sous leur rocher (que je vais embêter en allant les voir en apnée), un banc de "vieilles" caché dans un recoin du récif, un poisson perroquet qui semble nettoyer un "nid" et des centaines de petits (et moins petits) poissons de toutes les couleurs... Pour moi, c'est vraiment très beau, avec plein de détails à regarder. Mais Anik et JB me disent que ce n'est rien comparé au jardin de corail de Taha, en Polynésie. Qu'est-ce que ce doit être alors !

Les annexes, côte à côte à l'arrière de Banik, preuve que l'apéro est en cours... ; voisins de lagon ; lever de soleil ; couchers de soleil ; quelques images sous marines
Les annexes, côte à côte à l'arrière de Banik, preuve que l'apéro est en cours... ; voisins de lagon ; lever de soleil ; couchers de soleil ; quelques images sous marines
Les annexes, côte à côte à l'arrière de Banik, preuve que l'apéro est en cours... ; voisins de lagon ; lever de soleil ; couchers de soleil ; quelques images sous marines
Les annexes, côte à côte à l'arrière de Banik, preuve que l'apéro est en cours... ; voisins de lagon ; lever de soleil ; couchers de soleil ; quelques images sous marines
Les annexes, côte à côte à l'arrière de Banik, preuve que l'apéro est en cours... ; voisins de lagon ; lever de soleil ; couchers de soleil ; quelques images sous marines
Les annexes, côte à côte à l'arrière de Banik, preuve que l'apéro est en cours... ; voisins de lagon ; lever de soleil ; couchers de soleil ; quelques images sous marines
Les annexes, côte à côte à l'arrière de Banik, preuve que l'apéro est en cours... ; voisins de lagon ; lever de soleil ; couchers de soleil ; quelques images sous marines
Les annexes, côte à côte à l'arrière de Banik, preuve que l'apéro est en cours... ; voisins de lagon ; lever de soleil ; couchers de soleil ; quelques images sous marines
Les annexes, côte à côte à l'arrière de Banik, preuve que l'apéro est en cours... ; voisins de lagon ; lever de soleil ; couchers de soleil ; quelques images sous marines
Les annexes, côte à côte à l'arrière de Banik, preuve que l'apéro est en cours... ; voisins de lagon ; lever de soleil ; couchers de soleil ; quelques images sous marines

Les annexes, côte à côte à l'arrière de Banik, preuve que l'apéro est en cours... ; voisins de lagon ; lever de soleil ; couchers de soleil ; quelques images sous marines

Du piment dans le jardin : les requins

Le jour suivant notre arrivée, alors que j'étais dans l'eau pour commencer à gratter la coque, j'ai vu quelques gentils voisins de lagon s'approcher un peu pour voir ce qui se passait. Etant donné que la pointe noire sur leur nageoire dorsale est bien visible, il n'y a jamais eu de méprise sur l'identité de mes petits camarades et je savais que " normalement" ils sont inoffensifs. "Normalement" est donc tout le problème quand on n'a jamais expérimenté la compagnie de ces charmantes petites bêtes... C'est là toute la différence entre la connaissance théorique et la connaissance pratique !

Et là, je les voyais tourner autour du bateau et se rapprocher lentement. Vu sous l'eau, ils paraissaient faire 3m ! J'ai donc décidé qu'il était plus prudent de sortir de l'eau, d'autant qu'ils commençaient à être 4 ou 5. Courageuse mais pas téméraire !

 

Bon, quand je parlerai de la taille des requins à JB et Elian, ils me diront qu'ils font au plus 1,5m (c'est vrai que vu de dessus, on dirait des nains!) et que sous l'eau, le masque grossit les objets (étant donné que je suis plongeuse, je le sais, mais je ne pensais pas que ça pouvait faire une si forte impression!). Ils se moquent encore de moi et me comparent aux marseillais pour qui une sardine (ou peut-être la boîte sardine entière ?) aurait bouché le port de Marseille...

 

Je me familiariserais avec nos voisins de lagon au fur et à mesure des jours, jusqu'à ne plus en avoir peur et essayer de les poursuivre un peu. Juste retour des choses... Na !

Des restes d'os qui ont fait le régal des requins

Impressions

Cette semaine passée dans cet endroit magnifique a vraiment été une escale bienvenue sur notre traversée de l'Océan Indien. Malgré les quelques petits tracas quotidiens (lessive, vaisselle et les quelques choses impératives à faire comme le grattage de la coque), l'escale a été magnifique. Chaque soir, dans le carnet de bord que je m'astreins à remplir chaque jour, j'étais bien consciente de vivre des moments uniques et je terminais systématiquement mon récit de la journée par "...ème jour au paradis". Je ne manquais pas chaque jour, aussi, avant d'aller me coucher (Anik et JB étaient déjà endormis le plus souvent), d'aller saluer les étoiles et de danser quelques instants en slip sous la voûte céleste, le MP3 sur les oreilles, le vent tiède caressant ma peau. Moments de délice !

Mais un paradis n'en reste un que parce qu'on peut le quitter quand on veut, sinon il devient une prison dorée. Et lorsque nous levons l'ancre, 8 jours après nous être arrêtés, je suis contente de mon séjour sur l'île mais j'ai aussi hâte de reprendre la mer.

Dès la sortie du lagon, je ne vais pas être déçue. Mais ça, c'est une autre histoire...

Pêle-mêle de mes photos
Pêle-mêle de mes photos
Pêle-mêle de mes photos
Pêle-mêle de mes photos

Pêle-mêle de mes photos

*Pêle-mêle de photos prises par Anik ou JB
*Pêle-mêle de photos prises par Anik ou JB
*Pêle-mêle de photos prises par Anik ou JB
*Pêle-mêle de photos prises par Anik ou JB
*Pêle-mêle de photos prises par Anik ou JB
*Pêle-mêle de photos prises par Anik ou JB
*Pêle-mêle de photos prises par Anik ou JB

*Pêle-mêle de photos prises par Anik ou JB

*photos prises par JB ou Anik

Tag(s) : #En voilier dans l'Océan Indien
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