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Quelle va être mon aventure sur Banik?

Je monte sur le voilier le dimanche 18 mai à Bali et je vais effectuer avec Jean-Baptiste (JB) et Anik, les propriétaires du bateau, un bout de leur tour du monde, commencé à partir de la France en 2004.

Quelques dates :

- mi mai - mi juillet : traversée Bali - île Maurice avec  1 escale aux Cocos Keeling (Australie) et 1 escale à Rodrigues (île Maurice)

- mi juillet - début août : escale à l'île Maurice

- début août - fin octobre : escale à la Réunion. Etant donné que JB et Anik quittent le bateau pour rentrer en France par avion, je dois trouver un travail (peu importe lequel) et une chambre à louer.

- debut novembre : trek dans les cirques de la Réunion puis préparation du bateau en vue de la traversée La Réunion - Le Cap en Afrique du Sud

- mi novembre - 20 décembre : traversée La Réunion - Le Cap avec JB et deux autres équipières car Anik reste en France et rejoint le bateau au Cap. Ce sera plus musclé que la traversée de l'Océan Indien poussés par les alizés...

- 20 décembre : je prends l'avion pour rentrer en France et passer Noël avec mes parents et mes frères

- 29 décembre : je reprends l'avion direction le Canada pour reprendre mes études : un master de biologie marine à Rimouski qui commence le 6 janvier. Mais ça, c'est une autre histoire !

 

Pourquoi ce voyage en voilier? pourquoi Banik?

 

Pourquoi ce voyage en voilier : Cela fait plusieurs années que je projetais de faire un voyage en voilier. Avec mon mari, décédé au mois d'octobre dernier, nous avions rénové une maison dans le but d'acheter un voilier d'occasion avec l'argent gagné et de partir autour du monde. Nous avions déjà été équipiers plusieurs fois sur des bateaux différents, avec des capitaines différents, pour nous familiariser avec le bateau et apprendre comment le manoeuvrer. Ce voyage est donc la suite logique du projet que nous avions tous les deux.

 

Pourquoi Banik : Jean Baptiste et Anik, qui pratiquent la voile depuis plus de 40 ans et sont partis notamment avec leurs enfants, ont fait un site internet (www.banik.org) que j'ai consulté et suivi pendant plusieurs années alors que nous préparions notre projet avec mon mari et que nous rêvions en lisant les récits de voyage. Ce site est une mine d'informations, de trucs et astuces pour tous les voileux (en herbe ou pas) et j'allais le consulter souvent. Ils font également des carnets de voyage où ils racontent ce qu'ils visitent, les expériences vécues, afin de gagner un peu d'argent pour pouvoir continuer à naviguer ; je me suis fait offrir ces carnets de voyage. Bref, j'étais une "mordue" du site. Donc, quand j'ai reçu en octobre 2013 la newsletter où ils rappelaient qu'ils cherchaient des équipières pour les traversées qu'ils allaient effectuer en 2014, je n'ai pas hésité très longtemps avant de leur proposer ma candidature. Je n'avais pu le faire avant car ils cherchaient uniquement des femmes et mon mari aurait sans doute fait la "tronche" si je lui disais que je partais pour plusieurs semaines en bateau, sans lui !

En regardant sur le site, je correspondais à tout ce qu'ils cherchaient excepté l'âge, puisqu'ils étaient à la recherche d'une femme entre 45 et 55 ans... Soit tout à fait moi qui en ai 29 cette année ! Les ayant suivi depuis plusieurs années, j'avais l'impression de déjà les connaître un peu*. N'ayant rien à perdre, je me suis tout de même lancée et ai mis toute ma motivation dans un long mail que je leur ai envoyé. Ne voulant pas casser une motivation qu'ils sentaient très forte chez moi, ils m'ont dit que cela ne semblait pas possible mais m'ont gentiment demandé de continuer à leur envoyer des mails, photos... pour leur montrer davantage qui j'étais. Ce que j'ai fait, avec constance, en mêlant l'humour à mes propos. Et ça a marché puisque je suis sur leur bateau aujourd'hui ! Est-ce que je peux dire que je les ai eu à l'usure ?

 

* les connaître : quand on veut effectuer de telles navigations sur un bateau, il est important de connaître un minimum les gens pour savoir s'il va y avoir compatibilité de caractère (il y a des capitaines acariâtres, maniaques... que sais-je encore? il est mieux de pouvoir les rencontrer avant, voire de naviguer une journée avec eux. Moi je les ai eu par skype plusieurs fois avant de monter à bord. J'ai pris un "risque" en ne les rencontrant pas, mais ce risque me semblait mesuré au vu de ce que je connaissais d'eux au travers de leurs écrits).

Car un bateau est un endroit au final très petit (sur un bateau de 12m comme Banik, peut-être seulement 20m² à l'intérieur, je ne me rends pas bien compte), où il est difficile de s'isoler vraiment (à part dans sa cabine. Mais vous ne pouvez pas aller "faire un tour" quand vous êtes en pleine mer, excepté sur le pont ! Et encore, il ne faut pas qu'il y ait une vague qui vous mouille toutes les 5 minutes !). De plus, les conditions de vie sur un bateau, quand le temps est mauvais notamment, sont parfois pas très marrantes d'où l'importance que chacun s'entende assez bien avec les autres (et prenne sur lui quand c'est nécessaire). On ne peut pas descendre en plein océan si c'est la tempête dans l'équipage !

Lors de nos échanges de mails, avant qu'ils m'acceptent à bord, ils m'ont proposé d'être équipière sur le bateau de leurs amis qui faisaient la même route. J'ai (gentiment) refusé car je ne les connaissais pas et cela était rédhibitoire pour moi. Aujourd'hui, je sais que j'ai bien fait car mon aventure n'aurait pas été la même.

Arrivée à bord

Rendez-vous a été pris par mail pour que Jean-Baptiste (JB) et Anik, viennent me prendre au bar "Watersport" à Serangan car le bateau est au mouillage* tout près. Arrivée en avance grâce à un taxi réservé par mon ami Roberto (donc à un prix ultra compétitif), j'attends en sirotant un Coca. Pile à l'heure, JB vient me chercher et me conduit sur le bateau. Heureusement que l'annexe à moteur (sorte de dinghy, mais de construction métallique ici) en a vu d'autres car mon sac pèse vraiment une tonne. Mais elle a l'habitude d'embarquer bien plus lourd lors des avitaillements (grosses courses pour faire des provisions en vue de plusieurs jours de mer ou loin d'un supermarché) donc je n'ai pas trop enfoncé la ligne de flottaison avec mon sac.

 

Je suis accueillie à bord par Anik et je prends mes marques dans ma cabine

(celle dite "de Gibé" si vous allez sur leur site :
http://www.banik.org/general/Cap%20sur/DescriptBanik3.htm).


La visite du bateau n'est pas longue car je le connais déjà par les photos que j'ai pu voir sur leur site. Ils m'expliquent quelques règles de base car ce bateau est leur maison, on ne peut donc pas faire "n'importe quoi", c'est-à-dire ne pas se préoccuper de ce qu'on emmène comme saletés sur le bateau comme on pourrait le faire avec un bateau de location que l'on garde seulement quelque(s) semaine(s).

 

*bateau au mouillage : un bateau peut être arrêté selon plusieurs modalités :

- en marina : il est alors attaché à un ponton, dispose de l'eau et de l'électricité sur une borne du ponton. Payant. Les prix varient suivant la saison (haute ou basse saison), la longueur du bateau, la marina. L'eau et l'électricité peuvent être compris dans le prix, ou non, de même que l'accès à des sanitaires.

- au mouillage sur un corps mort : le bateau est accroché sur une bouée fixée au fond (par un gros morceau de béton par exemple). Payant. Pas d'eau ni d'électricité. Accès aux sanitaires la plupart du temps à payer en plus.

- au mouillage sur ancre : l'ancre est posée au fond et doit être bien "ancrée" (!) dans le fond marin (le mieux est du sable, ou bien de la boue) pour éviter que le bateau ne bouge (car il faut alors remonter l'ancre et essayer plus loin) et aille se fracasser sur la côte ou endommager les autres bateaux. Il faut dérouler pas mal de chaîne (plusieurs fois la profondeur de l'eau). Le bateau va tourner de lui-même autour de son ancre en fonction du vent (pour se mettre face au vent). Si vous voulez rester en de bons termes avec vos voisins, évitez de vous mettre trop près d'eux de peur de venir leur frotter la coque à l'occasion d'un changement de direction du vent (et de toute façon, ils vont vous le faire savoir quand vous allez essayer de jeter l'ancre). Et puis comme on n'est pas en HLM, pourquoi se coller les uns aux autres?

Règles à bord

Comme je l'ai dit, étant donné que le voilier est leur maison, il y a quelques précautions à prendre :

- quand on monte sur le bateau (voire avant, quand on monte dans l'annexe si on est au mouillage et que les chaussures sont sales), on retire les chaussures avec lesquelles on a marché à terre et on les dépose dans un coin. Si on veut marcher sur le pont on utilise une autre paire de chaussures, qui est exclusivement réservée au bateau (on ne descend donc pas à terre avec). Le mieux est alors d'acheter des chaussures bon marché en plastique. Ces chaussures sont utiles lors des manoeuvres sur le pont pour éviter de se blesser les orteils en marchant ou butant sur quelque chose (ce qui arrive, bien entendu, toujours dans les moments opportuns comme quand vous êtes pressé, qu'il y a une manoeuvre un peu physique à faire ou quelque chose du genre)

- pour éviter d'emmener des saletés à l'intérieur du bateau, ou essayer d'en emmener le moins possible, on ne rentre pas à l'intérieur avec des chaussures

- étant donné qu'un bateau, cela doit se nettoyer (vous nettoyez bien votre maison ou votre jardin), dès que l'on doit jeter quelque chose, se brosser les vêtements, secouer les draps ou quelque chose approchant, on le fait de manière à ce que le vent l'emporte hors du bateau. Donc bien-sûr pas contre le vent, car vous allez vous prendre toute votre saleté dans la figure et en prime elle va retomber sur le bateau, qu'il faudra ensuite nettoyer (encore plus vrai pour les hommes qui veulent uriner par dessus bord!)

- quand on est en mer, tout ce qui est biodégradable (épluchures) se jettent par dessus bord, sous peine de pourrir dans la poubelle (qu'on ne pourra déposer qu'à la prochaine escale!) et de provoquer une agréable odeur propice au mal de mer...

- on économise l'eau et l'électricité car ce sont des denrées rares à bord, sauf lorsque l'on est à quai en marina. Lorsque l'on doit effectuer une traversée de plusieurs semaines, il faut que l'eau dure jusqu'au bout !

- en manoeuvre (voire à d'autres moments!), le capitaine a toujours raison*. Cela évite les discussions interminables ou les hésitations qui pourraient porter préjudices au bateau dans des situations compliquées

- on fait preuve de discrétion pour respecter l'intimité de chacun

- on nettoie après son passage (cela va sans dire mais c'est tout de même bon de le rappeler parfois!) que ce soit dans les toilettes ou dans les éviers

- on range les choses où on les a trouvées (un bateau, c'est plein de recoins... et puis, c'est leur maison tout de même, pas la mienne! Et moi, dans ma maison, j'aime quand les gens remettent les choses à leur place)

- si on n'est pas sûr pour quelque chose, plutôt que de mal faire, il vaut mieux demander

- quelques consignes sur comment faire la vaisselle, nettoyer sa cabine, etc.

 

 

Règle n°1 : le capitaine a toujours raison

Règle n°2 : si le capitaine a tort, se reporter à la règle n°1

Règle n°3 : le capitaine ne dort pas, il réfléchit profondément à la prochaine navigation

Etc...

Parlons argent ...

La question qui vient au final c'est "combien ça coûte"? Je vais vous faire une réponse de normand : ça dépend.

Il y a des frais liés au gasoil (s'il faut faire un peu de moteur parce qu'il n'y a pas de vent, rentrer dans les ports, etc), à l'ancrage du bateau (marina, corps mort) et à la nourriture : c'est ce que l'on appelle la caisse de bord, qui est partagée entre les gens qui vivent sur le bateau pour la période définie.

Sur certains bateaux s'ajoute une participation forfaitaire par jour pour l'entretien général du bateau (et Dieu sait que cela coûte cher), mais pas pour tous...

 

Si vous êtes intéressé par le fait de devenir équipier(e) sur un voilier, il existe des sites internet comme "www.bourse-aux-équipiers.com" où des capitaines cherchant un équipage (ou l'inverse) mettent des annonces. A vous de contacter la personne qui vous intéresse et voir les conditions avec elle (si ce n'est pas déjà spécifié sur l'annonce).

Bon vent !

Tag(s) : #En voilier dans l'Océan Indien
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