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Pour continuer mon petit tour de l’île pendant les deux mois qui viennent, j’ai jeté mon dévolu cette semaine sur l’est et Saint André, et par la même occasion le cirque de Salazie.

 

Randonnée des dix cascades sur la rivière Sainte Suzanne

Me voilà donc partie lundi, mais malheureusement pas d’aussi bonne heure que je l’aurais voulu. En effet, dimanche, j’avais tenté de mettre en ligne mon article sur les randonnées de la semaine ; je m’étais « pris la tête » dessus car les photos se chargeaient mal et j’avais fini par atteindre le quota journalier de photos que je peux télécharger sur le blog. Laissant tout en plan, j’avais été ensuite « kidnappée » par mes colocs pour une après-midi plage et une soirée concert d’un groupe où jouait un de leurs amis (je sais, c’était un gentil kidnapping). Bref, c’était bien sympathique mais mon article n’avait pas avancé et il fallait que je le publie avant de repartir en randonnée cette semaine, sinon il n’avait plus aucun sens. Et vu le temps que j’avais passé dessus, cela m’aurait tout de même beaucoup gênée…

Me voilà donc partie de chez moi à 10h15 lundi matin (je n’imaginais pas que ça allait me prendre presque 3h tout de même)… Je m’arrête chez un pote à St Denis pour laisser reposer un peu mon scooter et passe plus de temps avec lui que je ne pensais. Me voilà repartie vers 13h15… pour arriver à peine 1h plus tard vers l’endroit supposé de ma randonnée. Les indications du site randopitons me semblant claires, j’avais un peu regardé la carte mais sans plus. Mal m’en a pris car j’ai de grosses difficultés à trouver le début de la randonnée, les indications n’étant pas si claires au final. Même en demandant à un certain nombre de personnes, pas moyen de trouver le début de cette randonnée. Je me rabats donc sur le Bassin Bœuf (qui fait partie de la randonnée), clairement indiqué, lui, et me gare sur son parking. Je suis de « mauvais poil » car il est déjà 14h45 et je n’ai toujours pas commencé ma randonnée. Adieu les 10 cascades ! Je sais déjà que je ne les verrai pas toutes, je n’aurai pas le temps avant que la nuit ne tombe…

Je commence donc par le Bassin Bœuf, qui est un joli bassin avec une petite cascade, facilement accessible depuis le parking : en 10 minutes de marche, vous y êtes. On peut même se baigner, ce qui doit être assez sympa pour se rafraîchir l’été. Un peu pressée par le temps, je n’y reste pas vraiment plus longtemps que ce qu’il faut pour faire les photos.

Bassin Bœuf : check ! Au suivant !

Bassin Boeuf

Bassin Boeuf

J’emprunte un raidillon au pied duquel des pancartes qui sont malheureusement tombées et en voie de décrépitude indiquent les noms des bassins suivants. Heureusement que j’avais noté les indications du site parce que sinon je n’aurais jamais pensé à passer par là, étant donné la raideur de la pente. Un randonneur précédent bien intentionné a d’ailleurs accroché des câbles auxquels on peut éventuellement se tenir pendant la montée. Très utile si le terrain est un peu glissant.

Je continue donc et arrive rapidement au Bassin Grondin, puis au Bassin Bois. Sur le chemin, j’ai assez souvent l’impression d’escalader les racines, ce qui me change de mes randonnées précédentes ! Mais j’aime beaucoup l’eau et les bassins sont bien jolis, même dans la lumière déclinante de l’après-midi. Le chemin est bien tracé, même si la pente et le « ravin » sont parfois juste à gauche du sentier… Je passe aussi dans un tunnel « dessiné à la machette » dans les racines de figuier, qui est assez surréaliste. Je croiserai plusieurs fois ces racines pendant la randonnée et serai toujours surprise par leur vigueur.

Un surprenant tunnel dans les racines de figuier...

Un surprenant tunnel dans les racines de figuier...

2 photos de Bassin Grondin ; Bassin Bois ; des parties du chemin pas toujours en bon état, souvent à escalader !
2 photos de Bassin Grondin ; Bassin Bois ; des parties du chemin pas toujours en bon état, souvent à escalader !
2 photos de Bassin Grondin ; Bassin Bois ; des parties du chemin pas toujours en bon état, souvent à escalader !
2 photos de Bassin Grondin ; Bassin Bois ; des parties du chemin pas toujours en bon état, souvent à escalader !

2 photos de Bassin Grondin ; Bassin Bois ; des parties du chemin pas toujours en bon état, souvent à escalader !

Après le Bassin Bois, le sentier se poursuit mais devient de plus en plus difficile : j’ai l’impression parfois que c’est plus de l’escalade option randonnée que l’inverse ! En montant ces pentes qui sont bien raides, je trouve, je me demande déjà comment je vais faire pour redescendre tellement cela me semble glissant et compliqué. Il était marqué que ce sentier est pour sportifs entraînés ; je confirme ! Je passe même par un champ de canne à sucre avant de retrouver le sentier partant sur la gauche, plongeant à nouveau sous les arbres. Mais il est déjà 16h et le ciel s’est couvert, rendant le sous-bois plus sombre et par la même occasion la vue sur les bassins moins jolie.

Alors que j’ai à peine fait 100m sur ce sentier bien tracé, je vois un tout petit sentier, pas large mais bien tracé, qui part sur la gauche et serpente entre les arbres. Rien n’est indiqué. Je décide de l’emprunter quand même, parce que je me dis qu’il mène peut-être à une cascade un peu plus bas.

Il me semble d’une infinie longueur (pour descendre à une cascade) mais je le poursuis quand même, têtue. Et j’arrive à la Grande Cascade. Très jolie. Dommage que le soleil ne soit plus au rendez-vous… Etant donné qu’il commence à faire sombre dans les bois, et que je suis seule, je décide tout de même de rentrer car continuer ne serait pas prudent. Et à l’étude de la randonnée, j’avais vu qu’il y a moyen de gagner facilement la route à partir de ce bassin, ce que je décide de faire.

Des chemins d'escalade pour arriver jusqu'à Grande Cascade ; une forêt de plus en plus sombre, bien moins jolie et sympathique
Des chemins d'escalade pour arriver jusqu'à Grande Cascade ; une forêt de plus en plus sombre, bien moins jolie et sympathique
Des chemins d'escalade pour arriver jusqu'à Grande Cascade ; une forêt de plus en plus sombre, bien moins jolie et sympathique
Des chemins d'escalade pour arriver jusqu'à Grande Cascade ; une forêt de plus en plus sombre, bien moins jolie et sympathique

Des chemins d'escalade pour arriver jusqu'à Grande Cascade ; une forêt de plus en plus sombre, bien moins jolie et sympathique

Mais pour remonter, je suis prise d’une grosse flemme : le chemin menant au bassin était très long et descendait beaucoup. Je me dis que couper au court me fera certes grimper, mais pas plus qu’avec les marches, ce que je fais. A y repenser, je conseille de prendre le chemin : c’est moins galère !

Arrivée sur la route, alors que j’arrête une voiture pour m’assurer que je suis bien sur la bonne route pour retourner au parking du Bassin Bœuf, l’automobiliste propose de m’y emmener. Comme il est déjà 17h passées, et que je suis passablement désappointée par le demi échec de cette randonnée, j’accepte. Bien m’en a pris car ce bout de chemin m’aurait tout de même pris un moment à parcourir et la discussion est sympathique. Mon ange gardien du jour s’appelle Clarel Joséphine…

Plus tard, la soirée chez Patrice et Sabine, mes hôtes de couchsurfing, se passe de manière fort sympathique avec un bon dîner. Là encore, je suis surprise et ravie à la fois de voir comment ils savent me mettre à l’aise, accueillie simplement comme si je faisais partie de leurs amis. Décidément, j’adore le couchsurfing !

Pratique pour le facteur toutes les boîtes aux lettres en bout de route ! Nettement moins pratique si on est à la maison à la saison des pluies où il peut pleuvoir des cordes plusieurs jours d'affilée...

Pratique pour le facteur toutes les boîtes aux lettres en bout de route ! Nettement moins pratique si on est à la maison à la saison des pluies où il peut pleuvoir des cordes plusieurs jours d'affilée...

Salazie : le piton d’Enchaing depuis Hell Bourg

Réveillée de bon matin, je profite que Sabine parte au travail pour qu’elle me dépose à la gare de bus de St André. Bonne surprise : le bus pour aller jusqu’à Hell Bourg n’est vraiment pas cher : 1,5€.

Ce qui est impressionnant pendant le trajet qui me conduit jusqu’à cette ville (avec un changement au village de Salazie) c’est que, contrairement au cirque de Cilaos où on voit plusieurs « arêtes » rocheuses qui marquent l’entrée du cirque et semblent converger, ici le trajet se passe entre deux contreforts, comme dans un défilé, la Rivière du Mât coulant au fond. Ce long corridor est assez impressionnant, même s’il ne possède pas les virages serrés et les tunnels de la montée à Cilaos, qui semblent avoir été taillés juste pour la taille du bus (il n’y a, d’après ce qu’on m’a dit, qu’à peine 10 cm de marge de chaque côté du bus). A moins que ce ne soit l’inverse ? Par contre, on aperçoit, même en saison sèche comme actuellement, de vertigineuses cascades qui doivent être de toute beauté lors de la saison des pluies. On passe même en dessous d’un « pisse en l’air », qui est une sorte de petite cascade qui tombe sur la route… Surprenant.

Lors du trajet, je m’aperçois avec stupéfaction que certains pans entiers de ravines sont recouverts par une sorte de liane avec de larges feuilles presque rondes. Comme j’ai entendu dire que dans certaines parties de l’île des « pestes végétales » (plantes envahissantes) recouvrent tout, je pose la question à ma voisine pour savoir de quoi il s’agit. Elle me répond que c’est du chouchou ! Devant ma mine ébahie et incrédule, elle rigole… On m’avait dit qu’avec son humidité le cirque de Salazie était le pays du chouchou, mais je ne pensais pas à ce point-là !

Arrivée au village d’Hell Bourg, mes yeux sont attirés par nombre de belles cases créoles joliment préservées, pleines de couleurs et des éléments architecturaux locaux : bois, varangue (sorte de véranda ouverte, à l’extérieur de la maison), lambrequins (« festonnage » en zinc sous la toiture)… Le nombre de cases préservées en fait un des plus jolis villages de l’île.

Vue du portail de chez mes hôtes : sympa non ? ; quelques jolies cases dans Hell Bourg (désolé, je n'ai pas eu trop le temps de faire le tour)
Vue du portail de chez mes hôtes : sympa non ? ; quelques jolies cases dans Hell Bourg (désolé, je n'ai pas eu trop le temps de faire le tour)
Vue du portail de chez mes hôtes : sympa non ? ; quelques jolies cases dans Hell Bourg (désolé, je n'ai pas eu trop le temps de faire le tour)
Vue du portail de chez mes hôtes : sympa non ? ; quelques jolies cases dans Hell Bourg (désolé, je n'ai pas eu trop le temps de faire le tour)

Vue du portail de chez mes hôtes : sympa non ? ; quelques jolies cases dans Hell Bourg (désolé, je n'ai pas eu trop le temps de faire le tour)

Je traverse le village et débute ma randonnée qui passe tout d’abord par les anciens thermes, dont il ne reste que quelques pans de murs et quelques vieilles chaudières rouillées (le chemin d’accès est d’ailleurs en train d’être pavé). Puis arrivée sur la route qui va à l’îlet à Vilot, il y a quelques centaines de mètres à parcourir sous le soleil et l’ombre pour arriver au parking où les moins courageux (ou les plus pressés) auront garé leurs voitures pour monter le Piton d’Enchaing.

Je commence tout d’abord par une jolie descente pour arriver à un fier pont en métal qui enjambe une rivière, une dizaine de mètres plus bas. Alors que je prends des photos (comme d’hab’, ce qui vous permet de profiter de ce que je vois), d’autres randonneurs ont la même idée : nous sommes déjà 4 sur le pont. C’est alors que d’autres arrivent pour traverser le pont… et il tangue, « rebondit » de manière assez souple, en tous les cas bien plus souple que ce à quoi j’avais pu m’attendre. Et pour moi qui n’était déjà pas très fière vu le vide ressenti en dessous de ce pont, je le suis encore moins et décide de décamper prestement. Je n’ose même pas imaginer ce que ferait une moto (il y a d’ailleurs un panneau qui leur en interdit l’accès) sur ce pont…

Le fameux pont... et au milieu coule une rivière... ; le fameux piton que je dois gravir
Le fameux pont... et au milieu coule une rivière... ; le fameux piton que je dois gravir
Le fameux pont... et au milieu coule une rivière... ; le fameux piton que je dois gravir

Le fameux pont... et au milieu coule une rivière... ; le fameux piton que je dois gravir

Je traverse ensuite des plantations de chouchous (« christophine » pour les intimes) qui sont cultivés sur des treilles pour faciliter la récolte. Le système d’arrosage à aspersion offre une douche gratuite ! Pratique quand il faut chaud comme aujourd’hui…

Lianes de christophine (ou chouchou) sur treille. Les fruits, appelés chouchous, sont visibles au centre de la photo

Lianes de christophine (ou chouchou) sur treille. Les fruits, appelés chouchous, sont visibles au centre de la photo

Puis démarre la fameuse montée du piton en question. D’abord douce, la pente devient de plus en plus raide et les escaliers se succèdent, alternant avec quelques portions plus plates, mais la plupart du temps toujours en montée ! Moi qui m’étais dit que j’allais essayer de gravir cette montée sans m’arrêter, je m’arrête d’abord une fois (pour faire des photos de la vue magnifique que j’ai dans le dos, ce qui est une bonne excuse), puis deux… puis trois…

S'arrêter pour prendre une telle photo était une bonne excuse, n'est-ce pas ? (Rassurez-moi)

S'arrêter pour prendre une telle photo était une bonne excuse, n'est-ce pas ? (Rassurez-moi)

Au total, je m’arrêterai 5 fois sur la montée, à peine une minute à chaque fois, juste le temps de faire baisser mon rythme cardiaque et reprendre mon souffle. Le temps aussi d’empêcher mes cuisses de tétaniser après une longue volée de marches… Je dois tout de même avouer que vers la fin, je commençais à en avoir franchement marre de monter, n’ayant même pas une jolie vue pour agrémenter mes pauses… Mais comme j’ai la tête dure et que j’avais décidé d’aller jusqu’au bout, il était hors de question que j’abandonne, surtout si près du but !

Enfin (!), le sentier débouche un peu par surprise sur le plateau que constitue le haut de ce piton. Alors que je prends quelques photos débarque Fanny, une jeune femme que j’avais croisée en bas et avec qui j’avais brièvement échangé sur ce fameux pont monté un peu sur ressorts. Nous sympathisons et comme elle fait pas mal de photos elle aussi, nous décidons de faire le tour du piton ensemble. Nous nous extasions autant l’une que l’autre devant les vues et elle prend plus de photos que moi : j’ai trouvé mon double ! Du coup, on se prend aussi en photo mutuellement, ce qui est bien pratique lorsque l’on voyage seule comme moi pour ne pas avoir que des photos de paysage ou des selfies (qui plus est avec mon appareil photo qui pèse 1,3 kg, ce qui fait tout de même lourd à bout de bras). Nous croisons dans notre petit tour Manon, kiné* dans le cirque de Salazie pour quelques semaines. Elle profite de la magnifique vue qu’offre une petite clairière herbeuse sur le cirque, St André apparaissant dans le fond entre 2 pans des roches qui gardent en l’entrée.

A la fin de notre petit tour du piton ensemble, je quitte à regret Fanny qui va pique-niquer sur la prairie avec vue sur le cirque, pendant que moi je redescends (en rando, j’ai pris l’habitude de ne pas manger le midi, juste grignoter quelques fruits secs et manger une barre de céréales avant de gravir une côte : je suis en mode « sportif » !). Cette jeune femme belge, qui vient de terminer 7 ans d’études de médecine et s’offre un joli voyage en attendant de commencer sa spécialisation d’ici fin octobre, est vraiment quelqu’un d’adorable et de joyeux. Je suis sûre que ce sera un bon médecin généraliste ; elle en a toutes les qualités. Bon courage à toi !

 

*kiné : n’ayant pas eu assez de 7 mois l’année dernière pour se satisfaire de sa visite de l’île en travaillant, elle est revenue y passer 5 mois. Comme quoi, la Réunion, ça rend accro !

En discutant avec elle, je trouve que c’est fou le nombre de gens kiné ou travaillant dans le médical que je rencontre en rando et qui sont là pour quelques mois, voire quelques années au maximum. L’île semble attirer les sportifs comme un aimant. Et il y a de quoi !

Vues du haut du Piton d'Enchaing ; une photo du charmant sentier ombragé qui en fait le tour ; oh ! une randonneuse ! ; Fanny et moi
Vues du haut du Piton d'Enchaing ; une photo du charmant sentier ombragé qui en fait le tour ; oh ! une randonneuse ! ; Fanny et moi
Vues du haut du Piton d'Enchaing ; une photo du charmant sentier ombragé qui en fait le tour ; oh ! une randonneuse ! ; Fanny et moi
Vues du haut du Piton d'Enchaing ; une photo du charmant sentier ombragé qui en fait le tour ; oh ! une randonneuse ! ; Fanny et moi
Vues du haut du Piton d'Enchaing ; une photo du charmant sentier ombragé qui en fait le tour ; oh ! une randonneuse ! ; Fanny et moi
Vues du haut du Piton d'Enchaing ; une photo du charmant sentier ombragé qui en fait le tour ; oh ! une randonneuse ! ; Fanny et moi
Vues du haut du Piton d'Enchaing ; une photo du charmant sentier ombragé qui en fait le tour ; oh ! une randonneuse ! ; Fanny et moi
Vues du haut du Piton d'Enchaing ; une photo du charmant sentier ombragé qui en fait le tour ; oh ! une randonneuse ! ; Fanny et moi

Vues du haut du Piton d'Enchaing ; une photo du charmant sentier ombragé qui en fait le tour ; oh ! une randonneuse ! ; Fanny et moi

Je mets seulement 30 minutes à redescendre le piton, alors que j’avais bien dû mettre plus d’une heure à le monter. Mais je fais attention car je sens quelques signes de faiblesse au niveau de mes genoux… Aïe ! En bas de la descente je suis rejointe par Manon (qui a mis seulement 20 minutes) et on fait un bout de chemin ensemble, jusqu’au parking. Elle me propose gentiment de me ramener jusqu’à Hell Bourg avec sa voiture. Je refuse sans hésitation : déjà que ma randonnée d’hier a été écourtée, je ne vais pas en plus jouer la feignante sur celle-ci ! Et ce qui me reste à faire n’est pas si difficile : juste 1h de marche. Je suis d’ailleurs rejointe par David et Gilles, deux français en vacances ici, qui ont marché dans le cirque de Mafate ces 4 derniers jours et voient aujourd’hui leurs premières voitures depuis un moment (on ne peut accéder à Mafate qu’à pieds ou en hélicoptère)… On échange quelques bons plans et conseils sur la route qui nous mène ensemble jusqu’à Hell Bourg. Mais ils marchent d’un sacré bon pas ! Même s’ils ont ralenti un peu pour que je puisse les suivre et qu’on puisse discuter un peu, j’ai des petites pattes et eux des plus grandes … d’où un « tricotage » plus rapide de mon côté ! On se quitte dans Hell Bourg car j’ai décidé d’aller faire la visite de la Maison Folio**. Il est à peine 14h et j’ai largement le temps…

 

** Maison Folio : jolie maison créole nichée au cœur d’un jardin. Les visites guidées, tous les après-midi de 14h à 17h, parlent des plantes, de quelques objets anciens, d’essences de bois endémiques ainsi que de la maison et de l’histoire du cirque de Salazie. La visite que j’ai faite, réalisée avec brio et maestria par « Isabelle non-stop » a été instructive de bout en bout et très drôle. Il y a du lion dans cette femme !

J’ai eu aussi le privilège de pouvoir discuter quelques longues minutes avec Mme Folio de ses voyages et de ce qu’elle en a retiré. Je la remercie chaudement pour ce moment qu’elle m’a consacré.

Le portail de la Maison Folio avec le petit kiosque à l'entrée ; boîte à pain originale et locale ; un chapeau en paille de chouchou tressée ; "Isabelle non-stop" et moi
Le portail de la Maison Folio avec le petit kiosque à l'entrée ; boîte à pain originale et locale ; un chapeau en paille de chouchou tressée ; "Isabelle non-stop" et moi
Le portail de la Maison Folio avec le petit kiosque à l'entrée ; boîte à pain originale et locale ; un chapeau en paille de chouchou tressée ; "Isabelle non-stop" et moi
Le portail de la Maison Folio avec le petit kiosque à l'entrée ; boîte à pain originale et locale ; un chapeau en paille de chouchou tressée ; "Isabelle non-stop" et moi
Le portail de la Maison Folio avec le petit kiosque à l'entrée ; boîte à pain originale et locale ; un chapeau en paille de chouchou tressée ; "Isabelle non-stop" et moi

Le portail de la Maison Folio avec le petit kiosque à l'entrée ; boîte à pain originale et locale ; un chapeau en paille de chouchou tressée ; "Isabelle non-stop" et moi

J’en ressors à 16h passées et je déambule tranquillement dans la rue, achetant de jolies cartes postales un peu différentes des « attrape-touriste » classique. Notamment une qui me donne très envie de visiter la forêt de Bélouve, pleine de luxuriance et de verdure. Un camaïeu de vert que le photographe a su rendre sur sa photo. Cela me laisse rêveuse…

Alors que je me laisse tenter en entrant dans une pâtisserie, je me dis qu’il serait tout de même temps que je m’inquiète de l’horaire du prochain bus. Quand je pose la question à la vendeuse, celle-ci me répond « Pour demain matin ? ». Interloquée je réplique : « Euh, non, pour ce soir… ». Et là je commence à me poser des questions… Auxquelles elle répond très vite en sortant une feuille avec les horaires de bus : « Il y en a un qui est passé il y a 20 minutes. Le prochain est à 17h48, mais il s’arrête à Salazie. Et il n’y en a plus pour Saint André à cette heure-là… ». Arg ! Je suis un peu livide quand je sors de la boutique… Mais quelle idée saugrenue d’arrêter les bus aussi tôt ?

Il va falloir que j’arrive à trouver rapidement quelqu’un qui me prenne en stop pour redescendre ou je vais rester coincée ici pour la nuit. En effet, je me vois mal demander à mes hôtes, Patrice et Sabine, de venir me chercher ici parce que j’ai raté le dernier bus ! Le ventre un peu serré, je me dirige vers la sortie du village pour trouver une place adéquate pour tendre le pouce. « Est-ce qu’il y a encore du monde qui descend à St André à cette heure-ci ? Je ne vois aucune voiture qui passe, là… » Telles sont les pensées fort réjouissantes qui me traversent l’esprit.

Alors que je vois arriver une voiture, je tends le pouce avec espoir. Et elle s’arrête ! Si c’est pas du bol, ça ! D’autant plus que c’est François, le fils de Monsieur et Madame Folio, dont j’ai visité la maison et qui y est guide lui aussi. Il m’a reconnue. En plus, il peut me descendre jusqu’à Saint André. J’ai vraiment une chance de malade… Le trajet se passe de manière très sympathique en discussions diverses et variées. Il me dépose à St André, sur la route pour aller jusqu’à chez mes hôtes (il a fait un petit détour pour moi). Je marche une centaine de mètres pour trouver une place plus adéquate pour faire du stop et je tends à nouveau le pouce. 1ère voiture qui passe : elle s’arrête ! C’est Serge, travailleur indépendant dans le bâtiment. Il habite une rue en dessous de chez mes hôtes et me dépose devant leur porte ! C’est un signe : il faut vraiment que j’aille jouer au loto !!! (Ce que je n’ai pas fait, malheureusement. J’ai peut-être manqué une occasion de devenir millionnaire !)

Après une bonne douche, la soirée se passe tranquillement avec Sabine avec un bon dîner (rougail saucisse !) puis en regardant « L’Amour est dans le pré ». Moi qui n’ai plus la télé depuis quelques mois, cela me change ! Et en plus, j’ai droit à deux bracelets en élastique, l’un confectionné par sa fille Lola, l’autre par Sabine. Quand Patrice rentre de réunion, j’en profite pour faire une photo souvenir avec eux avant d’aller me coucher. Merci pour ce super accueil !

Lola, une de leurs 2 filles, qui m'a fait un joli bracelet ; mes hôtes  : Sabine et PatriceLola, une de leurs 2 filles, qui m'a fait un joli bracelet ; mes hôtes  : Sabine et Patrice

Lola, une de leurs 2 filles, qui m'a fait un joli bracelet ; mes hôtes : Sabine et Patrice

Saint Denis : boucle La Redoute – La Montagne et le Colorado

Levée à 6h du matin en même temps que Sabine qui part travailler, Patrice a tout de même la gentillesse (et le courage !) de se lever à cette heure matinale pour me dire au revoir alors qu’il est en vacances.

J’enfourche mon fier destrier blanc (mon scooter !) et je me rends à St Denis. J’éprouve même une certaine fierté (mêlée d’ironie) à doubler toutes les files de voiture qui font la queue sur des kilomètres à l’entrée de la ville…

Je me rends au stade de la Redoute et cherche où je pourrais garer mon scooter, sans qu’il y ait trop de risques qu’il se fasse voler (malgré l’antivol que je mets à chaque fois, car c’est ici un peu un « sport national » ou plutôt « départemental »). J’avise la pancarte « gendarmerie » juste à côté. Je suis tentée mais m’aperçois alors que les grilles que j’avais vues ouvertes 3 minutes avant sont maintenant fermées. C’est donc des logements plus qu’un poste de gendarmerie. C’est sûr, je pourrais quand même rentrer et leur expliquer la situation, je ne pense pas qu’ils soient contre et m’aideraient sûrement ; mais je me dis que je ne vais pas abuser et je n’ose pas. Par contre, je vais demander aux gardiens du stade si je peux garer mon scooter à l’intérieur, ce qui se passe sans problème.

Le sentier qui débute après la route est très sympathique : il serpente sous les arbres, donc sous une ombre relative. Et les quelques dizaines de mètres de voies pavées datant de 1770 y ajoutent un charme certain. Par contre, vu la pente de ces fameuses sections pavées, je plains les bœufs qui tiraient les charrettes de l’époque ! A moins que le sol n’aie bougé depuis, ce qui est fort possible aussi. A mi chemin, je profite de la jolie vue sur la ville de Saint Denis, campée à côté des 4 canons qui veillent sur la ville.

Le chemin rénové en 2013, qui comprend des segments de route pavée datant de 1770 ; les canons qui protégeaient la ville ; vue sur Saint Denis
Le chemin rénové en 2013, qui comprend des segments de route pavée datant de 1770 ; les canons qui protégeaient la ville ; vue sur Saint Denis
Le chemin rénové en 2013, qui comprend des segments de route pavée datant de 1770 ; les canons qui protégeaient la ville ; vue sur Saint Denis
Le chemin rénové en 2013, qui comprend des segments de route pavée datant de 1770 ; les canons qui protégeaient la ville ; vue sur Saint Denis

Le chemin rénové en 2013, qui comprend des segments de route pavée datant de 1770 ; les canons qui protégeaient la ville ; vue sur Saint Denis

A la fin de ce chemin, je débouche sur une route, mais n’arrive pas à trouver la suite de la randonnée. Les indications paraissent pourtant claires mais rien ne s’en rapproche, et les gens du coin à qui je demande sont incapables de me répondre. Le soir, en retournant sur le site, je m’apercevrais qu’il y avait une photo du fameux sentier, qui m’aurait sans doute aidée mais que je ne me rappelle pas avoir vue sur place… Je parcours donc les rues de la ville jusqu’à la colline du Colorado, ma prochaine étape. Les dernières pentes sont très raides et difficiles à gravir, bien que ce soit de la route goudronnée. Les voitures doivent souffrir ici !

Après une traversée rapide du parc de loisirs du Colorado (qui a l’air fort sympathique au demeurant), je redescends vers St Denis par le chemin dit « du Colorado », qui alterne des chemins bien tracés sous les arbres (et vu le nombre de panneaux, il est difficile de se tromper) avec plus loin des parties surchauffées sous le soleil écrasant de midi. Et encore, nous ne sommes qu’en hiver ! Qu’est-ce que ce doit être l’été !

2 vues depuis le haut du Colorado ; le début du chemin ; avec des pancartes aussi claires et fréquentes, difficile de se perdre ! ; une partie du chemin est ombragée ; vue sur Saint Denis en cours de descente ; l'autre partie du chemin se fait sous le soleil brûlant
2 vues depuis le haut du Colorado ; le début du chemin ; avec des pancartes aussi claires et fréquentes, difficile de se perdre ! ; une partie du chemin est ombragée ; vue sur Saint Denis en cours de descente ; l'autre partie du chemin se fait sous le soleil brûlant
2 vues depuis le haut du Colorado ; le début du chemin ; avec des pancartes aussi claires et fréquentes, difficile de se perdre ! ; une partie du chemin est ombragée ; vue sur Saint Denis en cours de descente ; l'autre partie du chemin se fait sous le soleil brûlant
2 vues depuis le haut du Colorado ; le début du chemin ; avec des pancartes aussi claires et fréquentes, difficile de se perdre ! ; une partie du chemin est ombragée ; vue sur Saint Denis en cours de descente ; l'autre partie du chemin se fait sous le soleil brûlant
2 vues depuis le haut du Colorado ; le début du chemin ; avec des pancartes aussi claires et fréquentes, difficile de se perdre ! ; une partie du chemin est ombragée ; vue sur Saint Denis en cours de descente ; l'autre partie du chemin se fait sous le soleil brûlant
2 vues depuis le haut du Colorado ; le début du chemin ; avec des pancartes aussi claires et fréquentes, difficile de se perdre ! ; une partie du chemin est ombragée ; vue sur Saint Denis en cours de descente ; l'autre partie du chemin se fait sous le soleil brûlant
2 vues depuis le haut du Colorado ; le début du chemin ; avec des pancartes aussi claires et fréquentes, difficile de se perdre ! ; une partie du chemin est ombragée ; vue sur Saint Denis en cours de descente ; l'autre partie du chemin se fait sous le soleil brûlant
2 vues depuis le haut du Colorado ; le début du chemin ; avec des pancartes aussi claires et fréquentes, difficile de se perdre ! ; une partie du chemin est ombragée ; vue sur Saint Denis en cours de descente ; l'autre partie du chemin se fait sous le soleil brûlant
2 vues depuis le haut du Colorado ; le début du chemin ; avec des pancartes aussi claires et fréquentes, difficile de se perdre ! ; une partie du chemin est ombragée ; vue sur Saint Denis en cours de descente ; l'autre partie du chemin se fait sous le soleil brûlant

2 vues depuis le haut du Colorado ; le début du chemin ; avec des pancartes aussi claires et fréquentes, difficile de se perdre ! ; une partie du chemin est ombragée ; vue sur Saint Denis en cours de descente ; l'autre partie du chemin se fait sous le soleil brûlant

Après 4h de randonnée, je retrouve mon scooter là où je l’ai laissé. Etirements de rigueur puis je rentre à la maison. Et il faut que je me repose ! Car demain c’est « journée plongée » : une le matin et une l’après-midi. Vivement demain !

 

Ce que j’ai appris des personnes que j’ai rencontrées :

Clarel Joséphine (qui m’a pris en stop) : il m’a conseillé de déposer mon scooter chez des gens quand je pars en randonnée et de leur demander s’ils peuvent y jeter un œil de temps en temps. Cela évitera que quelqu’un dise sur Radio Freedom qu’il a vu un scooter tout seul à un endroit donné et que des gens mal intentionnés viennent le récupérer en camion (par exemple). Je sens que je vais suivre son conseil.

Il m’a aussi raconté qu’un épisode de « Joséphine, ange gardien » avait été tourné au Bassin Bœuf voici environ 4 ans. Il a discuté avec Mimi Mathy et plaisanté sur le fait que lui aussi s’appelait Joséphine (son nom de famille, dieu merci pour lui)

 

Sabine et Patrice (qui m’ont accueillie chez eux) : chose impensable quand on a la TV en métropole : ici, Canal + et M6 émettent leurs émissions avec 24h de retard ! Autant le journal et les émissions de TF1 (et des autres chaînes, y compris la TNT) sont décalées de 2h à cause du décalage horaire entre la métropole et ici, autant ces deux chaînes sont décalées de 24h pile. Nous avons par exemple regardé ensemble « L’amour est dans le pré » à 20h50, mais mardi, au lieu de lundi en métropole… Je trouve que c’est se moquer des gens… Il y a juste les émissions « en clair » de Canal + qui sont diffusées le jour même, avec les deux heures de décalage habituel. Tsssssss…

L’ananas Victoria est une variété d’ananas très sucré et acidulé, propre à la Réunion et à l’île Maurice.

Les fruits du vacoa (appelés aussi « pain pain » ou « chou ») peuvent se manger (le centre) avec de la viande, pourvu que le plat soit un plat qui cuit longtemps.

Chaque partie de l’île a une fête en fonction de sa spécialité :

Juin : fête du goyavier à la Plaine des Palmistes

Juillet : fête du chouchou à Salazie, fête des chocas (plante de la famille de l’agave) à l’Entre Deux

Août : fête du vacoa à St Gilles

Septembre : fête de l’ail à Petite Ile

Novembre : fête du curcuma à St Joseph

Décembre : fête du letchi à Bras Canot (St Benoît)

Etc…

 

Fanny (rencontrée sur la randonnée du Piton d’Enchaing): future médecin généraliste, elle a préféré emprunter pour réaliser son rêve de vacances « longue durée » (elle a 3 mois entre la fin de son internat et son stage de spécialisation) plutôt que d’être raisonnable et ne rien faire. « Pour l’instant, j’ai le temps mais pas l’argent. Plus tard, j’aurais l’argent mais sans doute pas le temps. Alors j’ai sauté le pas et emprunté. » Très clairvoyant.

 

Isabelle (une des guides de la Maison Folio) : elle m’a appris beaucoup de choses pendant la visite, que j’espère pouvoir les retranscrire (un jour !) dans un article. Elle m’a aussi montré comment on tresse de la « paille chouchou » (paille faite avec les fibres de la tige de chouchou).

François (qui m’a pris en stop) : le cirque de Salazie compte environ 7000 habitants, dont 2500 à Hell Bourg. Contrairement au cirque de Cilaos, la population est morcelée en un certain nombre de petits îlets, ce qui ne rend pas toujours les choses faciles. Il existe à Hell Bourg une école primaire privée et une école primaire publique ; il existe également une petite école dans chaque îlet. Le collège se trouve à « Mare à citrons », dans le cirque. Par contre le lycée est à Saint André.

Il m’a dit également que sous l’impulsion de Michel Debré, la Réunion s’est développée très rapidement (trop ?), notamment dans le domaine de l’éducation et de la santé. Cela a été une bonne chose pour l’île, mais l’urbanisation plus ou moins contrôlée dans les bas (là où le relief est moindre) est parfois un problème.

Il m’apprend enfin que la Réunion détient le record mondial de pluviométrie sur une île : 1,8m en 24h et 6m en 7 jours. Diable ! D’ailleurs, en cas de cyclone, les personnes malades ou nécessitant des soins réguliers vivant dans les cirques sont emmenées dans les hôpitaux, dans lesquels elles restent jusqu’au retour à la normale.

Tag(s) : #En voilier dans l'Océan Indien
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